Huit maires de gauche des Hauts-de-Seine "s'indignent" du rappel à l'ordre d'Hortefeux aux préfets

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Huit maires de gauche des Hauts-de-Seine se sont indignés, jeudi dans une lettre ouverte au ministre de l'Immigration Brice Hortefeux, qu'il ait demandé aux préfets de menacer de poursuites judiciaires les maires qui aident des sans-papiers.
 
Interrogé par l'AFP, le préfet des Hauts-de-Seine, Pierre de Bousquet de Florian, a réagi en expliquant qu'il avait déjà mis en garde des maires du département contre les initiatives telles que les parrainages de sans-papiers.
 
Il a ajouté être prêt à faire son devoir, c'est-à-dire saisir le procureur de la République pour dénoncer l'aide à l'immigration illégale.
 
Nous sommes indignés qu'un ministre enjoigne aux préfets de menacer les maires de poursuites judiciaires pour les initiatives prises en faveur de la reconnaissance de chacun, ont écrit dans une lettre rendue publique huit maires : Marie-Hélène Amiable (PCF) Bagneux, Jacques Bourgoin (PCF) Gennevilliers, Pascal Buchet (PS) Fontenay-aux-Roses, Gilles Catoire (PS) Clichy-la-Garenne, Patrick Jarry (PCF) Nanterre, Philippe Kaltenbach (PS) Clamart, Jean Levain (PRG) Chaville, Catherine Margaté (PCF) Malakoff.
 
Cela rappelle trop des méthodes employées en d'autres temps à l'égard des maires et des préfets, ajoutent les élus, qui affirment être « les maires de tous, quelles que soient la nationalité ou l'origine ».
 
« Nous appelons tous les élus locaux à réagir avec détermination face à cette tentative de mise au pas et à nous rejoindre dans l'affirmation des libertés et des valeurs démocratiques de notre République », disent-ils.
 
« Votre vision obsessionnelle du chiffre en matière de politique d'immigration est d'autant plus condamnable que ce sont des êtres humains qui sont en jeu, alors même que vous n'éprouvez pas la même exigence vis-à-vis d'objectifs chiffrés fixés par la loi - pensons à la loi SRU - pour permettre le droit au logement ! », affirment les signataires.
 
De son côté, le préfet des Hauts-de-Seine a expliqué avoir adressé « cet été une lettre à l'association des maires du département » pour avertir que les parrainages de sans-papiers étaient « contraires à la loi ».
 
Il a ajouté avoir répété cette opération en septembre, à l'égard de deux maires du département qui avaient repris le même genre d'initiative.
 
« Je suis de ceux qui préfèrent prévenir avant d'agir », a-t-il ajouté, mais « ces maires ne se cachent pas ».
 
« Si je devais être de nouveau avisé, je serai amené à saisir le procureur de la République », a-t-il ajouté.
 
La mairie communiste de Nanterre a organisé au début du mois de septembre une cérémonie de parrainage de sans-papiers.
 
D'autres préfets, comme celui de l'Oise, ont adressé aux maires de leurs départements des lettres soulignant qu'ils sont passibles de poursuites judiciaires s'ils « parrainent » des sans-papiers ou des enfants de sans-papiers.
 
Source : Le Monde
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