Sarkozy et le handicap : la promesse non tenue !
La Secrétaire d'État à la solidarité renvoie aux calendes grecques la revalorisation des ressources des personnes en situation de handicap...
Il s’agissait pourtant d’une promesse du candidat Sarkozy : l’Allocation Adulte Handicapé (AAH) devait être revalorisée de 25 % en 5 ans.
Où en est-on maintenant ?
- rien au 1er juillet 2007, contrairement à ce qui était annoncé ;
- 1,1 % au 1er janvier 2008 ;
- 1,1 % au 1er septembre 2008.
On est loin du compte.
Ah, le gouvernement a une belle formule pour justifier cela : l’augmentation de l’AAH serait « désincitative » pour l’accès à l’emploi. Que fait-on de ceux, lourdement handicapés ou dans un secteur où ils n’ont pas accès à des emplois spécifiques, qui ne peuvent prétendre travailler ?
Evoque-t-on le fait que les handicapés ont un taux de chômage 2 fois supérieur et une durée 4 fois supérieure à ceux des valides ?
L'État ne fait pas preuve de volonté pour faciliter l'emploi, en tardant à signer le décret sur l'accessibilité des locaux de travail. Pour mémoire, la loi, qui n’a pas encore été validée par un décret, date du 11 février 2005.
Les associations de handicapés, comme l’association des Paralysés de France et la Fédération Nationale des Accidentés du Travail et Handicapés (FNATH), expriment leur colère et demandent d'engager « une pression constante et inter-associative nationale » … « jusqu'à la création d'un véritable revenu d'existence ».
En attendant, le Président a demandé à Martin Hirsh, Haut-commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté de lancer un « Grenelle de l’insertion ». Quand on connaît les suites données aux conclusions du « Grenelle de l’environnement » (le déplacement, catastrophique pour l’environnement, du conseil des ministres en Corse), on peut légitimement douter de l’effet productif et de l’efficacité d’une telle annonce.
Les handicapés ne veulent pas être des « assistés de fait », ils veulent accéder à l’emploi et être reconnus comme des citoyens responsables, d’autant qu’à 60 ans, leurs revenus diminuent encore, souvent pour atteindre le minimum vieillesse. Ils demandent un revenu d’existence à hauteur du SMIC brut.
Etre en situation de handicap, cela signifie devoir engager des dépenses lourdes pour l’accessibilité du domicile. Cela demande parfois des consultations médicales de spécialistes et des soins spécifiques (infirmiers, kinésithérapeutes…), l’entretien d’appareillages tels que des fauteuils roulants et leur changement à échéance plus ou moins régulière… Je n’évoquerai pas l’achat d’un véhicule équipé, que ne peuvent acquérir ceux qui ne vivent qu’avec l’AAH… Comment financer tout cela avec un revenu mensuel souvent proche de 600 à 700 euros ?
Les handicapés sont exaspérés des promesses non tenues et des cadeaux aux plus nantis. Les associations envisagent maintenant un grand mouvement national de protestation, pour faire valoir leurs droits.
Site à consulter sur le handicap : Yanous.