Ségolène Royal à Boston, s’exprime à l’université d’Harvard
« Moi je défendrai l'idée de l'Europe. Une Europe par la preuve, une Europe qui prend a bras le corps les problèmes politiques posés ».
Ségolène Royal s’est exprimée sur le thème « Refonder la gauche européenne », lundi soir à l'invitation du Centre d'études européennes de l'Université Harvard.
Devant une cinquantaines d’étudiants ainsi que des enseignants, la présidente de la région Poitou-Charentes est ainsi revenue sur les problèmes internes aux Parti socialiste et sur la nécessité de les régler pour enfin devenir une vraie force d’opposition.
Elle estime d’abord que le PS doit « se démocratiser, consulter régulièrement les adhérents, mais aussi les sympathisants ». En effet, l’idéal serait que ce soit « plusieurs millions de personnes qui tranchent les débats », car « plus la base d'un parti est étroite, plus il a de mal à remettre ses dogmes en cause ». De plus, « un leader est plus légitimé à 5 millions de votants qu'avec 150 000 ».
Le Parti socialiste doit également « cesser de faire de la politique à partir des livres » et n'avoir peur de s'approprier aucun sujet. Sécurité, efficacité économique, immigration, « identité nationale, patriotisme et même la religion sont au plus haut de nos préoccupations ». Pour renouveler les idées socialistes, Ségolène Royal aimerait s’enrichir des think tanks, ces groupes intellectuels de réflexion qui, « aux États-Unis et au Royaume-Uni, ont réalisé un travail formidable en aidant les partis de gauche à redessiner leurs politiques ».
Ségolène Royal déplore le spectacle qu’ont offert les socialistes au Congrès : « Au sein du Parti socialiste, il y a eu beaucoup de désaccords, de dissensions sur la question de la Constitution, sur la question de l'Europe. Aujourd'hui, c'est assez douloureux pour les socialistes d'assister de nouveau à ces tensions alors qu'il y a tellement à faire ».
« Il va falloir lors des prochaines échéances statutaires du parti trancher une bonne fois pour toute la question de l'Europe. Moi je défendrai l'idée de l'Europe, je suis très européenne mais pas pour n'importe quelle Europe. Une Europe par la preuve, une Europe qui prend a bras le corps les problèmes politiques posés ».