"Royal ne s’arrête jamais"

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Elle a encore réussi à surprendre tout le monde : alors que les responsables du parti sont en vacances, l’ex-candidate à la présidentielle est allée hier à la rencontre de ses lecteurs. Pour être sûre qu’ils resteront ou deviendront aussi ses électeurs.


PETIT MARATHON de dédicaces hier pour Ségolène Royal.


La candidate au poste de Premier secrétaire du PS a interrompu pendant une journée ses vacances dans le Sud pour rencontrer ses supporteurs. Au programme, trois librairies, à Nice, Aix-en-Provence et Marseille, pour signer des exemplaires de son livre « Si la gauche veut des idées », coécrit avec le sociologue Alain Touraine. « C’est un succès », souffle l’attachée de presse. L’entourage de Royal craignait qu’en plein mois d’août les militants ne soient pas au rendez-vous. Mais l’association Désirs d’avenir a battu le rappel et, dans chaque librairie, une centaine de personnes en moyenne se bousculent pour faire signer les ouvrages.


« Je suis là parce que j’ai beaucoup d’estime pour elle », raconte Danielle, 64 ans. Cette Niçoise n’a pas renouvelé sa carte du PS car elle se dit déçue par l’attitude de certains leaders socialistes qui n’ont pas soutenu Royal lors de la présidentielle de 2007. Jean, 20 ans, n’est pas un fan : « Elle m’a déçu après l’élection lorsqu’elle a expliqué qu’elle ne croyait pas à son programme », raconte-t-il en avouant se sentir plus proche de Martine Aubry. « En faisant dédicacer mon livre, j’ai quand même demandé à Ségolène Royal de me convaincre de la rejoindre », lâche-t-il. Il reconnaît qu’il n’a pas été forcément convaincu.


Bronzée, dans une robe estivale, Royal pose pour des photos entre deux signatures. Elle ne cache pas son plaisir lorsque Claudine lui annonce qu’elle a déjà pris « son billet pour le Zénith ». Le 27 septembre, celle qui veut devenir la patronne du PS a en effet décidé d’organiser un « rassemblement de la fraternité » dans cette salle parisienne, en présence d’artistes notamment. « Je voulais faire cela juste après la présidentielle pour remercier ceux qui m’avaient soutenue, nous confie-t-elle, mais le PS avait refusé de financer l’événement. »


« C’était la seule date où le Zénith était libre »


Cette fois, Royal a lancé un appel aux dons pour parvenir à ses fins et « retrouver la même ambiance qu’au stade Charléty » pendant l’entre-deux-tours de l’élection de 2007. Le 27 septembre, ce sera quatre jours après le dépôt des motions pour le congrès de Reims, mais la candidate à la succession de François Hollande assure que c’est « une coïncidence ». « C’était la seule date où le Zénith était libre », se justifie-t-elle.


A trois mois du congrès, les supporteurs de Royal sont partagés. Aurélien, 23 ans, sait que la partie n’est pas gagnée pour la présidente de la région Poitou-Charentes. Mais dans la librairie d’Aix-en-Provence, lui qui se définit comme un « ségoléniste de la première heure » est confiant. Il croit à une alliance avec François Hollande : « Politiquement, ils sont encore proches et ils peuvent s’entendre. Après tout, il est le père de ses enfants », note-t-il. Claude, à Nice, est plus inquiet : « Je souhaite qu’elle s’impose pour sortir les socialistes du marasme, mais connaissant le parti, ce sera extrêmement difficile pour elle », soupire-t-il. Paul partage cette analyse tout en ayant confiance pour l’avenir. « Même s’ils l’écartent de la tête du parti dans une coalition Tout sauf Ségolène, elle reviendra en 2012 pour les enfoncer ! » promet-il. « Régénérée », comme le dit son entourage, par les bains de foule de la journée, Royal repart quelques jours en vacances. Avant de retrouver ses rivaux aux universités d’été de La Rochelle, fin août.


Par Rosalie Lucas

Source : Le Parisien

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