Leçons d'Amérique
La convention démocrate s’est ouverte à Denver sur une démonstration d’unité autour de Barack Obama. C’est un bel esprit de responsabilité qui prévaut aujourd’hui, esprit nécessaire pour gagner en novembre et permettre enfin de réparer les dégâts commis par la politique républicaine.
Dans un ouvrage qui sera disponible prochainement en France, Paul Krugman, économiste et éditorialiste au New York Times, explique comment la mainmise idéologique des Républicains sur l’Amérique depuis les années 1960 a fini par emporter tous les acquis du New Deal et à détruire une société où les Américains vivaient presque tous de manière homogène, dans une relative prospérité (voir extraits dans Le Monde du 26 août).
Dans L’Amérique que nous voulons (Flammarion), l’auteur décrit le « conservatisme de mouvement » : « un réseau de personnes et d’institutions qui s’étend bien au-delà de la « vie politique » au sens habituel : groupes de presse et de télévision, instituts de réflexion, maisons d’édition etc. » Ce sont ces réseaux qui ont porté au pouvoir Ronald Reagan d’abord, puis les deux George Bush.
Or, « l’argent est la colle forte du conservatisme de mouvement, essentiellement financé par une poignée de super-riches qui ont quelque chose à gagner à la montée de l’inégalité, à la suppression de la fiscalité progressive, à l’abrogation de l’Etat-providence », explique Krugman.
Tout cela nous rappelle étrangement quelque chose… Et c’est précisément au moment où les Américains se rendent compte des conséquences dramatiques de l’éradication du New Deal dans leur pays, que la droite française est en train de mettre à bas ce qui fait la force notre modèle social.
Source : Désirs d’Avenir