Ségolène Royal au Zénith : texte de son discours (2e partie)

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Mes amis, il est temps de partager la suite de notre concert mais je voudrais vous dire, avant de conclure, quelques mots plus personnels.

J’ai appris qu’il faut savoir perdre sans amertume pour pouvoir un jour gagner sans triomphalisme. Sans ce chemin étroit, chaotique d’après la défaite, sans ces regrets qui vous submergent parfois, sans ce retour lucide sur soi même, ceux qui s’en vont, ceux qui s’éloignent, ces questions incessantes que l’on se pose : « qu’est ce que j’aurais du faire ? Qu’est ce que j’ai raté ? ». J’ai appris la dure loi de la politique, mais aussi la joie immense des rassemblements populaires comme ce soir.


J’ai découvert grâce à vous que j’avais de l’endurance. C’est un jeu souvent cruel et même si j’ai toujours du mal à comprendre la férocité de certains coups, si je les ai encaissés, c’est parce que j’ai souvent pensé à Cyrano de Bergerac qui disait avec panache : « On n’abdique pas l’honneur d’être une cible. »


Car lutter au nom des autres, c’est aussi une formidable chance, des vibrations extraordinaires, et voyez comment les luttes sociales donnent un courant intense, voyez la dignité, la colère qui gronde, mais aussi la joie qui enfle, l’espérance qui entraîne et la certitude de participer à l’histoire et oserais-je le dire à quelque chose qui se lève et… (la salle : « ne s’arrêtera pas »).


Et connaissez-vous ce joli mot d’Aimé Césaire : « L’heure de nous-mêmes a sonné » ?

Oui, l’heure d’un nouvel élan a sonné, je vous le dis, sans regret du passé et sans peur de l’avenir.


Jamais je n’ai mis un genou à terre. Jamais je n’ai songé à abandonner. Jamais je n’ai renié une seule de mes valeurs. Jamais, je n’ai lâché prise sur ce que je crois juste, avec vous et pour nous tous.


Je suis là aujourd’hui, je serai là demain. Rien ne me fera reculer sur ce chemin que j’ai choisi et sur lequel nous marchons ensemble : donner à chaque citoyen, chaque jeune, chaque ancien, oui chaque ancien aussi, le droit de bâtir son désir d’avenir. Alors laissons là la fatigue, laissons le découragement, laissons le renoncement. Restons ensemble, lucides et déterminés.


Oui, tous ensemble. Fraternité.

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