Congrès du parti socialiste : The days after Royal
Lynchage du côté du PS, soutiens inattendus ! : Mais que leur a donc fait Ségolène pour mériter un tel traitement ? Merci à Utica pour cette recherche et cette analyse.
Après la désinformation issue des médias des financiers de Sarkozy et du TSS (tout sauf Ségolène), la moindre des justices est de mettre en ligne quelques avis qui ne sont pas engagés dans cette entreprise de sabotage de Ségolène Royal après son meeting du Zénith.
Un éminent soutien est venu de l’extrême gauche du PS, en la personne de Jean-Luc Mélenchon (réaction déjà publié sur ce blog : cliquez ici). […]
[…]Venant de l’horizon républicain, gaulliste, De Dominique de Villepin, qui n’est pas dans ces sordides lynchages sarkozystes : (en réponse à une question du média la Croix lui demandant son avis à propos de la prestation de Ségolène Royal au Zénith) : Ségolène Royal ne fait pas comme avant. Or c’est important en politique d’essayer de nouvelles attitudes, de nouveaux discours, de nouvelles façons d’entrer en communication avec le citoyen. J’ai longtemps vécu aux États-Unis et je ne sous-estime pas cette façon de faire de la politique, qui consiste à entrer dans une espèce de communion avec les citoyens rassemblés. Les Français sont angoissés, ils souffrent, ils ont un problème de confiance. Dans ce contexte-là, ils ont besoin de se raccrocher à tout ce qui est susceptible de rassurer ou de donner une perspective.
Je constate aussi que l’actuel lynchage de Ségolène Royal pour la réunion de fraternité qu’elle vient d’organiser au Zénith vient de deux origines :
1. Les nombreux médias au service des milliardaires de Sarkozy. La stratégie de Sarkozy, de l’UMP et des nombreux médias de ses capitalistes financiers a invariablement été de saboter Ségolène Royal, tout en faisant la campagne de ses rivaux. Le ridicule ayant culminé avec le soutien de Raffarin à Martine Aubry. Le fond de l’abjection a été atteint par certains titres du Figaro, à l’instar de « Madone défroquée ».
2. Les autres attaques émanent du TSS (tout sauf Ségolène), des rivaux de Ségolène Royal. De Delanoë qui a snobé l’invitation de Ségolène Royal. « J'ai tellement le sens de la fraternité que je n'avais pas besoin d'aller au Zénith pour être fraternel ». Delanoë qui, durant la campagne présidentielle 2007, alors qu’on lui demandait de soutenir Ségolène Royal, ne cessait de faire l’éloge de Jospin (1)… C’est beau, la fraternité… De Martine Aubry, qui était aux abonnés absents durant la campagne présidentielle 2007.
Il pourrait être très lourd de conséquences pour 2012 de la part de ténors socialistes d'avoir méprisé ainsi une invitation à une réunion de Fraternité. Mais c’est dans la ligne du TSS...
Quelque part, le fait que Sarkozy, l’UMP et les médias de leurs capitalistes financiers l’attaquent autant et poussent ses rivaux, démontre que l’analyse de la droite est limpide. Royal est sans aucun doute ressentie comme la plus dangereuse pour 2012. Elle a le charisme, la proximité avec les innombrables que nous sommes pour éventuellement passer devant Sarkozy.
Néanmoins, on ne peut exclure que l’alliance entre le TSS, l’UMP et les médias des capitalistes financiers de Sarkozy réussissent à suffisamment nuire à Ségolène Royal pour imposer leur candidat, Delanoë. Auquel cas, il faudra vraiment que nous discutions tous avec Ségolène Royal, mais aussi avec les autres sensibilités qui la soutiennent, si nous voulons encore continuer à rester dans le même bateau que le TSS. Je pense qu’avec cette alliance objective avec l’ennemi, le TSS a fait ce qu’il fallait pour s’aliéner définitivement notre soutien.
Somme toute, l’analyse de Jean-François Kahn, fondateur de Marianne, candidat européen du MODEM me paraît assez lucide et perspicace. Comme la fonction de mise en lien de mon blog a été désactivée, voilà un large extrait de l’article de RMC (2) :
« Kahn : « Delanoë a-t-il déjà eu une idée ? » La rédaction - Les Grandes Gueules - RMC, le 02/10/2008 Ancien journaliste et fondateur de Marianne, Jean-François Kahn, candidat Modem aux Européennes, est revenu sur la crise financière et a fustigé le PS. Jean-François Kahn, auteur de « Pourquoi il faut dissoudre le PS » aux Editions Larousse et candidat Modem aux Européennes, était l'invité des GG jeudi 2 octobre. A cette occasion, il a d'abord évoqué la crise financière : « On traverse une crise terrible. Il faut bien voir que de la même façon qu'on a eu l'effondrement du système communiste il y a 15 ou 20 ans, on a aujourd'hui l'effondrement d'un autre système, qui est le système néocapitaliste. Dans les deux cas, ce sont des dérives qui se retournent contre leur origine même. On assiste à ça ». « Les gens aujourd'hui sont inquiets et ébahis de ce qu'on leur dit. Ils disent « On nous a enfumés, on nous a menti ! ». L'absurdité, l'amoralité, l'irrationalité du système ! Les 5 plus grands patrons des 5 banques qui ont fait faillite, et que les contribuables américains doivent renflouer, ont gagné en 5 ans 3 milliards et 200 millions de dollars. On n'arrive même plus à concevoir ! Or, l'achat de Lehman Brothers en faillite n'a coûté que 1 milliard 400 millions. Un de ces types là faisait partie d'un groupe qui luttait contre la protection sociale pour les 8 millions d'enfants américains qui ne sont pas couverts. Il disait « Ca coûte trop cher, c'est du socialisme ». Je pourrais prendre d'autres exemples. Aujourd'hui, les gens rejettent cette société dont le profit était le centre ». « Il y a une colère terrible qui est en train de monter. S'il n'y a pas des forces qui sont capables de leur proposer ce que j'appelle un projet révolutionnaire humaniste et démocratique, et le PS n'en est pas capable, alors ils vont écouter, comme en Autriche, tous ceux qui vont leur proposer des solutions d'extrême droite. Il y a une nécessité d'avoir plusieurs forces qui expriment une volonté d'une autre société ». Il a d'autre part évoqué la « dissolution » du Parti Socialiste qu'il prône : « C'est vraiment en tant que républicain que je pense qu'il faut un parti crédible.
Concernant Delanoë, je pense que sa façon d'aborder le libéralisme dans son livre... Il dit oui au libéralisme politique et sociétal et non au libéralisme économique. Le libéralisme politique et sociétal, sauf à permettre qu'on fornique sur les places publiques, il n'y a plus beaucoup à ajouter. Alors qu'en revanche, quand vous voyez à quel point vous avez les monopoles qui se reconstituent, qu'on verrouille l'accès au marché, que la concurrence ne cesse de se réduire, il faut imposer un vrai libéralisme contre ça, revenir au vrai libéralisme dans ce qu'il a de plus progressiste au vrai sens du terme ».
« La pauvre Ségolène Royal, j'ai de la sympathie pour elle tellement elle en prend plein la figure. Sa métamorphose est inouïe. Je suis très surpris, parce que j'ai lu les journaux et j'y ai lu que c'était ridicule, télévangéliste... Moi je l'ai cru. Et depuis, je l'ai vu, j'ai vu la vidéo. Et bien ce n'est pas vrai ! On est pour ou contre politiquement, mais elle s'était transformée en bien ! Pour la première fois, elle qui est nulle comme oratrice, c'était pas si mal son numéro. Alors pourquoi cette réaction de la presse ? ».
« Delanoë, je continue à me demander s'il a jamais eu une idée, une grande idée. Aubry, on est pour ou contre, mais elle est structurée mentalement, elle a des idées. Mais je pense que si Aubry est candidate à la présidentielle, la gauche n'est pas au second tour ».
Au fond les soutiens à Ségolène Royal viennent d’un large horizon démocratique qui ont en commun de défendre une spécificité démocratique très typée, telle l’extrême gauche du PS de Mélenchon, le centre gauche qu’est le MODEM et la droite républicaine non sarkozyste, gaulliste, incarnée par De Villepin. Cette diversité démocratique est la dernière chance de la démocratie lorsque 80 % des médias sont devenus le jouet du cartel d’une oligarchie financière qui est dans une relation de clientélisme avec le pouvoir. La campagne anti-Royal, tout comme la campagne de Delanoë est l’œuvre des médias de ces mêmes financiers.
Mais la démocratie a-t’elle encore une chance ? Il ne faut pas se faire d’illusions : la victoire du TSS sera aussi celle de l’UMP, de Sarkozy et du cartel de capitalistes financiers qui l’ont amené au pouvoir. Le TSS sera d’autant plus facilement balayé en 2012, que nous serons totalement démotivées à le soutenir, qu’il sera coupé de ces soutiens démocratiques plus vastes acquis à Ségolène Royal, indispensables pour un 2e tour et que les médias de l’oligarchie financière trahiront le candidat du TSS pour soutenir à nouveau Sarkozy.
1. http://blogs.rtl.fr/aphatie/index.php/post/2007/02/14/Itv-Bertrand-Delanoe-14/02
2. http://www.rmc.fr/edito/info/61465/kahn-delanoe-a-t-il-deja-eu-une-idee/
Source : blog d’Utica sur le JDD.