L’Etat a un plan pour les banlieues : c’est un plan de retrait !
25 maires de l’agglomération lyonnaise ont vivement réagi à la lettre du Préfet délégué pour l’égalité des chances dans le Rhône, sur la programmation des Contrats Urbains de Cohésion Sociale (CUCS) en 2009. Comme eux, je tiens à manifester ma plus vive inquiétude face à la menace d’un désengagement de l’Etat dans les banlieues. Un désengagement qui est aussi national puisque la Dotation Urbaine de Solidarité (DSU) serait retirée à un grand nombre de villes selon des critères où n’entreraient plus les logements sociaux !
La Région Rhône-Alpes a décidé de verser 17 millions d’Euros annuels aux villes au titre de leurs actions pour la cohésion sociale, entre 2007 et 2009. Pour sa part, l’Etat doit apporter 37 millions d’Euros. Mais tout porte malheureusement à croire que l’Etat cherche à se défaire de la signature. Ainsi en Rhône-Alpes les 280 quartiers concernés par la politique de la ville pourraient être ramenés à 67 au mieux et à 14 au pire. Qu’en sera-t-il des autres ? Je veux dire que notre collectivité ne se substituera pas à l’Etat et ne palliera pas ses carences.
Un tel retrait s’il était confirmé serait inadmissible au regard des difficultés que connaissent les habitants des quartiers populaires les plus exposés à la crise. Cela est d’autant plus inacceptable quand on rappelle les mots du Président de la République alors qu’il n’était que candidat à l’élection Présidentielle : « Si je suis élu, je mettrai en œuvre un grand plan Marshall de formation pour tous les jeunes de nos quartiers. Je consacrerai beaucoup d’argent aux banlieues ». Il est vrai que la ville de Neuilly qui ne compte que 3,8 % de logements sociaux (contre les 20 % qu’impose la loi) était assujettie à une taxe compensatoire : prévue pour près de 3 millions d’Euros, elle a été ramenée à 123 000 € ! Neuilly contribuera ainsi bien peu à la mixité sociale !