Ségolène Royal en appelle à l'Etat pour mieux contrôler les banques
Face à la crise financière et à la dégradation de la conjoncture économique, Ségolène Royal veut plus d'Etat. Dans un entretien paru samedi 1er novembre dans La Tribune, l'ex-candidate socialiste à la présidentielle réitère sa proposition de faire entrer l'Etat au capital des banques et suggère de placer « des épargnants, des citoyens, des associations de consommateurs » dans leurs conseils d'administration. Autant de mesures qui permettraient, selon elle, une « vraie réforme » de la gouvernance des banques, susceptible d'empêcher l'apparition d'une nouvelle bulle spéculative. Autre objectif : que les banques utilisent les fonds alloués par le gouvernement de façon saine.
« Si cela se trouve, les banques continuent à spéculer avec ces fonds puisque l'Etat n'est pas au conseil d'administration et n'exige pas que ces 10 milliards soient uniquement utilisés pour octroyer des crédits interbancaires ou pour financer l'innovation des PME », ajoute la présidente de Poitou-Charentes. « Le marché interbancaire pouvait être débloqué en 24 heures ! Quand l'Etat met dix milliards dans les banques, il est en droit d'attendre que les banquiers lui obéissent », déclare Mme Royal, qui estime que « ce qui manque, c'est l'autorité de l'Etat ». « Non seulement les banquiers qui ont failli sont toujours en place – malgré les promesses de sanction –, mais le crédit interbancaire n'est toujours pas débloqué », déplore-t-elle.
Pour Ségolène Royal, la crise sociale « est déjà là ». « Le nombre de travailleurs pauvres a augmenté, la précarité et le chômage aussi. Même les cadres se sentent tirés vers le bas », estime-t-elle. Si elle était à l'Elysée, la dirigeante socialiste augmenterait le pouvoir d'achat en supprimant le « paquet fiscal » dont les fonds seraient transformés en un treizième mois de salaire pour « huit millions de salariés ». Elle prône par ailleurs une répercussion immédiate de la baisse du brut sur les prix à la pompe et l'arrêt des délocalisations boursières.
Source : Le Monde