Ségolène Royal candidate à la direction du PS

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Ségolène Royal est candidate à la tête du PS. Décidée à amorcer la formation de sa future majorité sans attendre les bourrasques du congrès de Reims, Mme Royal veut écarter tout ce qui pourrait servir de prétexte à ceux qui, par principe, refusent un accord avec elle. Elle proposera dans les prochains jours une nouvelle organisation de la direction du PS. Un premier secrétaire (ou président) devrait chapeauter une direction composée d'un premier secrétaire délégué et d'une « équipe rajeunie ». En se portant candidate, Mme Royal considère qu'elle réduit le risque de voir une « contre-candidature » – celle de Martine Aubry, par exemple – émerger au dernier moment.


Ceux qui, parmi ses alliés, lui répétaient qu'elle n'était « pas faite pour le job » devront se faire une raison. Lundi 10 novembre au Sénat, lors de la réunion des délégués de sa motion, Ségolène Royal a mis ses partisans devant le fait accompli. Même si les adhérents ne lui ont octroyé qu'une majorité relative (29 %), elle a bien l'intention de briguer la direction du Parti socialiste lors du congrès qui s'ouvre vendredi 14 novembre. « Avec ce score, personne ne douterait de ma légitimité à postuler au poste de premier secrétaire si je m'appelais François Hollande, Bertrand Delanoë, Laurent Fabius ou même Martine Aubry », avait-elle lancé devant son conseil politique le 6 novembre, au soir du vote des militants.


Soumis aux autres motions, un
document de travail intitulé « pour l'unité et le renouveau du Parti socialiste » s'efforce par ailleurs de désamorcer le procès instruit contre Mme Royal, accusée de chercher une alliance privilégiée avec le MoDem. Le texte rappelle qu'il faut « d'abord rassembler la gauche, toute la gauche » et que « les socialistes ont vocation à s'adresser seulement ensuite à toutes les forces susceptibles de se reconnaître dans le projet socialiste pour battre la droite ».


SIGNES « TRÈS ENCOURAGEANTS »


Les représentants des autres motions ne semblent pas particulièrement pressés de s'inscrire dans ce processus de rapprochement. Lundi, le député François Lamy, dépêché par Mme Aubry, a tout bonnement refusé de prendre le texte que souhaitait lui remettre Mme Royal. « Nous voulons d'abord connaître des propositions en matière de politique salariale, de fiscalité, et d'autres domaines », a-t-il expliqué.


En fin de journée, Mme Royal a invité M. Delanoë à la rencontrer dans ses locaux parisiens du boulevard Raspail. L'entretien, en tête à tête, a duré plus d'une heure et a permis aux deux dirigeants de s'expliquer franchement sur leurs divergences. M. Delanoë a dit vouloir « réfléchir » aux propositions d'alliance qui lui ont été faites. Sans plus de précision.


Dans l'entourage de Mme Royal, on assure capter des signaux « très encourageants » en provenance de partisans de François Hollande ralliés à M. Delanoë. Pour autant, le risque de voir se constituer un front « anti-Ségolène » est pris au sérieux. L'aile gauche du PS le réclame, et Harlem Désir, proche du maire de Paris, le suggère. Dimanche 9 novembre, dans près d'une dizaine de départements, les motions Aubry, Hamon et Delanoë se sont coalisées contre la motion Royal lors des congrès fédéraux.


Jean-Michel Normand

Source : Le Monde

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