une histoire mathématique
Le chomage est un problème majeur qui touche environ 3 millions de personnes en France. Ca ne fait pas de doute, malgré ce que certains prétendent (beaucoup de personnes travailleraient "au noir", beaucoup ne rechercheraient pas vraiment à travailler et préfèreraient vivre des aides sociales...). La plupart de ces 3 millions de personnes vivent des moments difficiles, il n'y a aucun doute là-dessus.
Mais il y a quelque part des solutions simples, sans vouloir faire de la démagogie.
J'évoquerais ces emplois qu'on ne parvient pas à pourvoir, dont je ne connais pas le chiffre mais qui doivent représenter plusieurs centaines de milliers d'emplois.
Certains domaines d'activité ont des difficultés à recruter, le batiment, l'hôtellerie et la restauration notamment, parce que ce sont des métiers difficiles à exercer d'une part, parce qu'on a sans doute trop mis l'accent sur les diplômes universitaires d'autre part, en négligeant l'enseignement technologique.
Il existe bien des personnes prêtes à exercer ces métiers. Ne nous voilons pas la face, la plupart d'entre eux sont des immigrés qui n'arrivent pas à obtenir des permis de travail (et je vais sans doute en faire hurler certains). La solution serait simple, mais la politique actuelle de Nicolas Sarkozy est "l'immigration choisie", autrement dit, des immigrés très diplômés, ce qui revient d'ailleurs à piller les ressources intellectuelles des pays en voie de développement. C'est une mesure électoraliste mais pas du tout pragmatique. En faisant cela, on essaie de séduire l'électorat d'un certain Jean-Marie Le Pen. On ne résoud pas le problème de l'emploi.
Et puis, il y a aussi une simple question mathématique qui, si on s'y penchait, résoudrait bien des problèmes. La population active française est en diminution, avec le vieillissement des enfants du baby-boom, qui approchent de l'âge de la retraite. La génération qui a près de 80 ans entrait dans la vie active vers les 16 ans, celle qui a 50 ans a débuté vers les 20 ans, les jeunes gens qui terminent leurs études ont désormais dans les 25 ans.
Les grandes entreprises cherchent le plus possible à se débarasser de leurs salariés vers les 55 ans, par des mesures de pré-retraite. Je suis témoin de ces pratiques dans les anciennes PTT, désormais La Poste et France Télécom où l'on incite très fortement les fonctionnaires à cesser leur activité, pour privilégier l'embauche de salariés sur des contrats précaires, salariés qui d'ailleurs, ne se sentent pas très concernés par la vie de leur entreprise et n'ont probablement pas le même souci du travail bien fait, puisqu'ils n'en voient pas les effets sur le long terme.
D'un autre côté, la réforme des retraites a imposé 40 ans de cotisation pour une retraite pleine pour tous, en attendant d'aggraver encore ce temps de cotisation. Le calcul est vite fait, il n'est pas nécessaire de sortir de l'ENA pour comprendre que jamais les salariés rentrant dans la vie active maintenant ne pourront avoir une retraite décente (pour mémoire, les temps de chomage ne sont pas décomptés dans le calcul des droits à retraite).
Une solution simple consisterait déjà à ne pas permettre aux entreprises de mettre d'autorité en retraite des personnes qui souhaitent continuer leur activité. La santé des français s'étant déjà beaucoup améliorée au fil du temps, et compte tenu du manque de main-d'oeuvre prévisible rapidement par le départ des baby-boomers, pourquoi ne pas laisser ceux qui le désirent continuer jusqu'à un âge maximum à définir. Cela n'empêchera pas ceux qui effectuent un travail pénible ou qui décident de cesser leur activité pour différentes raisons, de choisir un temps de travail écourté.
Par ailleurs, une autre solution serait de considérer les temps de travail au titre d'un contrat de qualification dans les années de cotisation. Cette mesure permettrait aussi d'inciter les étudiants à choisir cette formule, qui met immédiatement en phase avec l'entreprise, le reproche majeur des employeurs étant justement ce manque de connaissance du milieu du travail de la part des jeunes demandeurs d'emploi.