Les défis de l'avenir
- La refondation de la politique
« Cette parole que vous avez prise, je vous demande de la garder. À ceux qui ne l'ont pas prise, je vous demande de la prendre au plus vite. J'ai besoin de vous, de vos intelligences, de vos exigences, de vos générosités pour construire une France qui se ressemble et qui se rassemble. Avec moi, plus jamais la politique ne se fera sans vous ! Avec moi, plus jamais la politique ne se fera sans vous ! (...) Je n'oublierai jamais personne car, pour que la France se relève, elle a besoin de chacun et de chacune d'entre vous et au-delà de cette salle.
Oui, j'ai bien dit un pacte d'honneur et de confiance car j'ai aussi compris que vous ne croyez plus à la magie des promesses qui n'engagent que ceux qui les donnent. Vous ne croyez plus aux engagements d'un jour et à la démagogie. Et c'est pourquoi je veux vous dire la vérité, la difficulté de la tâche qui nous attend, et en même temps de ma détermination à l'accomplir avec vous. »
Villepinte, le 11 février 2007
- La démocratie participative
« La France vit une crise démocratique profonde. Les Français considèrent que leur gouvernement ne se préoccupe pas assez de ce qu'ils pensent, vivent, ressentent. Ils ne se désintéressent pas des affaires publiques : ils ont soif de politique efficace et construite avec eux. Pour agir juste, il faut s'appuyer sur la capacité d'expertise des citoyens et les associer plus directement à l'élaboration des décisions qui les concernent. A l'échelle nationale comme à l'échelle régionale. La mobilisation de cette intelligence collective donne de vrais résultats. L'autisme et l'arrogance de gouvernement, cela ne marche pas. »
Challenges, 13 avril 2006
- La financiarisation de l'économie
« Aujourd'hui, le système bancaire fait du profit sur le dos des pauvres. Les riches ont le moyen de renégocier leurs prêts, pendant que les pauvres croulent sous les tarifications bancaires, qui sont un vrai scandale »
Meeting de Clermont-Ferrand, 19 octobre 2006
« La finance est devenue une menace pour l'économie. Les risques de catastrophe financière se sont multipliés et menacent tous ceux qui, sans y être pour rien, sont contraints d'en payer le prix.
Les comportements prédateurs se sont développés et annoncent de nouvelles crises. Certains fonds privés se sur-endettent pour racheter des PME qu'ils « pressurent » et fragilisent avant de les revendre. Le jour où ces fonds ne seront plus en mesure de rembourser ou de faire rembourser leurs prêts, une nouvelle crise financière éclatera. Il est temps d'agir. Les diplômés des écoles d'ingénieur s'orientent massivement vers les métiers de la finance et de la banque, appauvrissant le monde au lieu de créer de la richesse dans l'industrie.
Aujourd'hui, les PME se heurtent à tous les verrous. Elles n'accèdent pas aux marchés financiers et sont éconduites par des banques qui ne veulent prendre aucun risque. Les aides à l'innovation sont concentrées de fait sur les grandes entreprises (80 % des aides à l'innovation bénéficient aux entreprises de plus de 1 000 salariés, qui ne représentent que 35 % de la recherche et développement). En plus d'être multiples et illisibles, ces aides publiques ne sont attribuées qu'à 9 % aux PME ».
Contribution « Combattre et proposer » (juin 2008)
« Nous proposons d'interdire aux fonds spéculatifs d'engager plus d'argent que ne le permettent leurs réserves et de les soumettre à la réglementation prudentielle internationale ; confier le contrôle de la finance à la Banque centrale européenne et élargir son mandat au soutien de la croissance ; lutter contre les paradis fiscaux et le blanchiment d'argent sale par une politique plus répressive ».
Contribution « Combattre et proposer » (juin 2008)
- L'ordre juste
Sécurité
« C'est parce que nous avons le courage de regarder la réalité en face que je crois, moi, la gauche plus capable que la droite d'assurer la sécurité des biens et des personnes tout en offrant aux jeunes qui dérapent autre chose que la prison pour les recadrer. C'est l'ordre juste et la sécurité durable. »
Économie
« Je crois, moi, que la gauche est plus capable que la droite de préparer l'avenir du pays, de faire éclore les activités et les emplois de demain en investissant massivement dans la formation, dans la recherche et dans l'innovation, qui ont été dramatiquement délaissées.
Je crois, moi, que la gauche est plus capable que la droite d'instaurer un ordre économique juste fondé sur un pacte à trois - entre les entreprises, les salariés et les pouvoirs publics - qui soutienne la compétitivité en misant sur le facteur humain, sur la formation professionnelle tout au long de la vie, sur la sécurité sociale professionnelle et sur l'excellence environnementale. »
- La croissance verte, en France et au niveau européen
« Depuis le Sommet de la Terre, à Rio en 1992, où je représentais la France en tant que Ministre de l'Environnement, la crise environnementale s'est aggravée. L'absence de volonté politique et la priorité donnée au profit à court terme ont accentué la dégradation de l'environnement avec des conséquences humaines terribles, en particulier pour les plus démunis qui sont aussi, trop souvent, les plus vulnérables. Nous avons aujourd'hui une responsabilité historique pour faire face aux défis du changement climatique, aux enjeux de l'après pétrole et de la préservation de la biodiversité. Nous ne devons pas avoir peur d'affronter cette réalité nouvelle. Au contraire nous devons faire face avec responsabilité et détermination, et saisir cette opportunité d'une transformation progressive mais profonde de nos modes de production et de consommation. (...)
« Aujourd'hui, j'ai placé l'excellence environnementale au cœur de mon programme et si je gagne la confiance de nos concitoyens, je placerai le développement durable au cœur de mon action. La France doit devenir exemplaire sur ce sujet. »
Lettre à Nicolas Hulot, 5 janvier 2007
« Comment peut-on continuer à accepter que l'Europe ne respecte pas ses obligations inscrites dans le protocole de Kyoto ? Comment ne pas voir que c'est en unissant nos compétences et nos forces que nous pourrons préparer le plus rapidement possible l'après-pétrole et le passage aux énergies renouvelables ? Comment ne pas voir que, dans tous les pays européens, nous sommes confrontés aux mêmes problèmes de santé, souvent liés d'ailleurs à la dégradation de l'environnement ? Comment ne pas voir la crise avicole, les menaces sur la qualité et la sécurité alimentaires, les risques sanitaires qui en résultent ? Comment tolérer que, dans nos pays développés, une femme sur dix soit désormais frappée par le cancer du sein ? Et nous n'aurions pas la capacité, avec nos chercheurs et nos équipes de médecins, de mettre en commun nos moyens pour combattre les dangers qui pèsent sur notre environnement, pour faire reculer ces maladies ? ».
Fête de la Rose de Frangy en Bresse, 20 août 2006
- L'insuffisance de la social-démocratie traditionnelle
« Il faut aller plus loin, et certainement pas en revenant aux idées de la social-démocratie! La social-démocratie a été opérationnelle à un moment de l'histoire, mais comment ne pas constater qu'elle a été tenue en échec dans plusieurs pays européens? C'est un nouveau modèle qu'il faut inventer! (...) L'objectif intangible du socialisme est d'humaniser le monde ».
Le Parisien, 2 novembre 2008
A l'heure où le monde change, il n'y aurait pas de sens à vouloir se réapproprier un modèle précis qui date des années 60-70. Ce modèle social-démocrate a été, à un moment donné de l'histoire du capitalisme, un point de compromis permettant de réconcilier le marché avec les exigences de justice sociale. Mais il ne s'attaquait pas aux inégalités à la racine, il ne remettait pas en cause la façon même de produire. Il prélevait sa part pour compenser les injustices après coup.
A l'heure où nous traversons une crise sociale et écologique sans précédent, je crois que cela ne suffit plus. Cela explique peut-être d'ailleurs les nombreuses défaites électorales des sociaux-démocrates européens. Tout au long de ces dernières années, le capitalisme s'est transformé pour s'affranchir de toute régulation. La gauche doit elle aussi changer, c'est en ce sens que nous nous fixons l'objectif de bâtir le socialisme du XXIe siècle. Tout le monde doit avoir le même accès aux opportunités que notre société est susceptible d'offrir. La liberté de choisir sa vie et de la construire ne peut être l'apanage de quelques uns, mais un droit donné réellement à tous, dès l'enfance.
Et c'est le cœur même de notre modèle de production qui doit aujourd'hui être révolutionné, pour respecter l'impératif d'excellence environnementale. Voilà pourquoi nous en appelons à la création d'un véritable Etat préventif, qui dépasse ce qu'a été l'Etat social-démocrate. »
Lettre à Bertrand Delanoe, suite au vote des militants socialistes du 6 novembre sur les motions, 12 novembre 2008
- L'avenir du Parti socialiste
« Faire du Parti Socialiste une force neuve Notre objectif est de faire du Parti Socialiste le grand parti démocratique, populaire et de mobilisation sociale dont la France a besoin. Le respect du vote des militants sera la règle absolue, car c'est la condition première d'une unité nouvelle des socialistes. Nous voulons construire un parti de masse. Le montant de l'adhésion ne doit plus être un obstacle au militantisme qui est d'abord un don de temps. Des responsabilités seront décentralisées aux fédérations pour que le parti fonctionne de façon ascendante en s'appuyant sur notre action concrète dans les régions, les départements et les communes. Des dotations financières plus importantes leur seront attribuées aux fédérations. Une université populaire de la connaissance sera créée dans chaque région pour permettre à tous les citoyens d'accéder à la culture politique qui permet à chacun d'avoir les outils de compréhension et d'analyse pour intervenir dans les débats d'idées. Le parti organisera de nouvelles formes de militantisme : réseaux de solidarité concrètes, actions en direction des salariés, implantation dans les quartiers, place des nouvelles technologies, recrutement de nouveaux adhérents etc ».
Document de travail public envoyé aux responsables de motion suite au vote du 6 novembre pour le Congrès du PS
- Les alliances
« Fédérer la gauche. La stratégie des socialistes a toujours consisté d'abord à rassembler la gauche, toute la gauche, autour d'un contrat de gouvernement. Celui-ci doit être préparé par un comité d'action de la gauche, ouvrant la perspective à terme d'une fédération. Ce comité ouvrira largement ses débats en associant les militants, en organisant des campagnes de mobilisation et d'actions. C'est à partir de cette stratégie que les socialistes ont vocation à s'adresser seulement ensuite à toutes les forces susceptibles de se reconnaître dans le projet socialiste pour battre la droite. »
Document de travail public envoyé aux responsables de motion suite au vote du 6 novembre pour le Congrès du PS