Semaine noire à La Poste

Récemment, La Poste annonçait l'abandon du J+1 (livraison du courrier le lendemain de son dépôt), au motif que les entreprises préfèrent négocier des tarifs à la baisse, avec pour conséquence l'augmentation des délais d'acheminement et de livraison et que le J+1 n'est pas écologique, car il nécessite l'utilisation d'avions polluants, bruyants et navigant de nuit. Les entreprises qui souhaitent recevoir leur courrier plus rapidement sont priées d'utiliser des dispositifs de courrier express, avec un coût moyen multiplié par 10 par rapport au tarif actuel.

Cette semaine, la Direction de La Poste fait parvenir aux organisations syndicales un courrier annonçant un dispositif de départ anticipé à la retraite, pour les fonctionnaires âgées de 56 à 57 ans d'ici à la fin de l'année. Ce dispositif concernerait 30 à 35 000 agents.

Traduction : « suppression de 30 à 35 000 emplois ».

Les postiers, « remplissant les conditions définies par note de service, seront consultés ». Il faut traduire par là : « on leur demandera de faire leurs bagages ! »

On ne peut nier une réalité : le trafic courrier est en baisse, de 7 à 9 % selon les prévisions, la fréquentation des guichets est également en baisse.

La Poste prévoit un résultat déficitaire de 450 à 500 millions d'euros en 2009. Mais ce que l'on oublie de dire, c'est que l'état a une dette de plus de 800 millions d'euros au titre des obligations de service public, notamment l'acheminement de la presse qui d'ailleurs est elle-même facturée pour les livraisons spéciales.

Alors, tout cela n'est-il qu'une manière déguisée de faire un plan social qui ne dit pas son nom et coûte le moins cher possible ?

Et pour les usagers, quelle en sera la conséquence ?

- encore plus de files d'attente aux guichets,

- des facteurs ayant de plus en plus de kilomètres à faire chaque jour,

- le courrier délivré de plus en plus difficilement.

Défendons le service public postal !