OrelSan et les francopholies - Gérard Pont : « Je ne suis pas un censeur »

Publié le par Désirs d'Avenir Rueil

Par Julien Bordier


Le directeur du festival des Francofolies, Gérard Pont, explique à LEXPRESS.fr son choix de déprogrammer le rappeur Orelsan.


Dans les coulisses de la Grande Scène des Francofolies, une photographe professionnelle accoste le directeur du festival : « Je voulais vous féliciter d'avoir annulé Orelsan. J'ai lu ses textes. C'est une horreur, c'est à vomir. » Gérard Pont, un poil gêné, remercie sa voisine pour son soutien. Pas besoin de transition, on peut entrer dans le vif de la polémique sur l'annulation du spectacle d'Orelsan avec le directeur des Francofolies.


Jean-Louis Foulquier, fondateur des Francofolies, a parlé dimanche sur RTL d'un chantage aux subventions exercé par Ségolène Royal sur vous afin d'obtenir la déprogrammation d'Orelsan. Il vous exhorte à dire la vérité « afin de ne pas porter le chapeau pour les autres ». Vous nous aviez déclaré le 4 juillet que la présidente de Poitou-Charentes n'avait pas exercé de pression sur vous. On est un peu perdu.


Il n'y a qu'un seul patron des Francofolies, et c'est moi. Je le répète : je n'ai cédé à aucune pression de la part de Ségolène Royal. On voudrait croire qu'elle est derrière tout ça, que c'est du chantage aux subventions. Pas du tout. L'histoire est beaucoup plus banale : j'ai simplement voulu que le festival se déroule dans de bonnes conditions, sans les CRS que promettait la préfecture en cas de concert d'Orelsan. Je ne voulais pas, comme en 2004 avec Kool Shen, d'une ville cernée par les forces de police. Les Francofolies se déroulent bien pour les festivaliers, c'est l'essentiel. Pour le reste, c'est moi qui paye. 


Vous semblez très affecté par toute cette polémique ?


Oui, j'ai du mal à dormir. Tout ce que j'entends et je lis sur moi, ce n'est pas moi. Je ne me reconnais pas. Je ne suis pas un censeur. On peut m'accuser de faire de la provocation, mais pas d'exercer une censure. J'ai programmé deux émissions télévisées avec Orelsan :
Ça Balance à Paris, sur Paris Première, et Louise Attaque sur France 4 [ndlr : Gérard Pont est à la tête de Morgane Productions]. Dans Ça Balance à Paris, on a même élu « album de l'année » Perdu d'avance, le disque d'Orelsan. Comment peut-on imaginer que je le censure aux Francofolies ?


Contacté ce matin, le manager d'Orelsan vous reproche de ne pas avoir pris contact lui. Avez-vous tenté de le joindre ?


Je lui ai téléphoné [il montre son téléphone. Le dernier appel vers le numéro de Vincent Demarthe remonte à 12 h 44]. Je réessaye devant vous. [Il tombe à nouveau sur la messagerie saturée du manager]. J'ai fait des erreurs de communication, j'aurais dû notamment leur faire part de ma stratégie de ne pas communiquer officiellement sur la venue d'Orelsan à La Rochelle (lire l'interview du 4 juillet). J'ai été con. Demain, nous ferons un point presse pour nous expliquer.


Source :
l’Express

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