Ségolène Royal soutient "ceux qui travaillent"
Jusque-là, elle se taisait. Mais son silence aurait pu passer pour de l'indifférence aux malheurs de la Première secrétaire, avec qui elle s'est réconciliée depuis la campagne des européennes. Ségolène Royal n'a donc pas voulu partir en vacances sans s'exprimer publiquement sur la énième convulsion au PS. La présidente de Poitou-Charentes a souhaité une nouvelle fois apporter son soutien à Martine Aubry, attaquée de toutes parts ces derniers jours. Elle a également insisté sur son soutien à tous les « socialistes qui travaillent ».
Si elle a reconnu que « tout le monde regarde ce qui se passe » en ce moment au Parti socialiste et que « les choses vont mal », Ségolène Royal a insisté : « elles vont aller mieux ». « Quand on est très, très mal, si on travaille ça va forcément aller mieux », a-t-elle déclaré. Certains socialistes se penchent en effet en ce moment sur leur parti comme un psychologue sur son patient en dépression... Mais, compte tenu de la crise et du climat social, « on a besoin d'espérance », a souligné l'ancienne candidate à la présidentielle. Et d'insister : « Dans l'histoire, les socialistes ont toujours été à l'avant-garde pour définir de nouveaux modèles de société ». Selon elle, « aujourd'hui, être de gauche, c'est donner le pouvoir à chacun de s'émanciper ».
Mort, le PS ?
Interrogée pour savoir si le PS était « mort », comme l'affirment certains (Manuel Valls s'est encore largement exprimé sur ce thème mardi, et Jack Lang, bien que plus policé dans ses propos, n'en a pas moins comparé le parti à un « arbre sec »), la présidente de Poitou-Charentes a répondu d'un ton posé mais ferme : « on ne réduit pas la vie d'une grande formation politique à un feuilleton ». Elle a sans surprise confirmé sa présence fin août à l'université d'été de La Rochelle, qu'elle ouvrira en sa qualité de présidente de la région Poitou-Charentes. Martine Aubry et Ségolène Royal se seraient d'ailleurs téléphoné pas plus tard qu'hier pour coordonner leurs prise de parole. L'alliance des deux dames contre la fronde des quadras et des quinquas résiste pour l'instant.
Ségolène Royal tenait un point presse à Paris pour présenter son soutien à « l'université européenne et internationale d'été » qui se tiendra début octobre à Poitiers avec parmi les participants le penseur Edgar Morin. Il s'agit « de voir ce qui manque dans le processus de développement économique actuel qui peut conduire la planète à la catastrophe, ce qu'on peut y apporter de plus, et garder ce qui est positif », a-t-il déclaré. Un débat qui sera sûrement utile à la rénovation de la gauche.
« Halte au feu ! »
Alors même que Ségolène Royal appelait ainsi à la raison au sein du PS, les députés socialistes adoptaient de leur côté à l'unanimité des présents un appel au calme intitulé « Maintenant ça suffit ». « Nous ne nous trompons ni de combat, ni d'adversaire. Non, le groupe des députés socialistes ne cautionnera pas dans son camp l'hallali du matin et les torpillages du soir contre notre parti », écrivent-ils. « Non, le groupe des députés socialistes n'accepte pas les 'bourreaux des pleurs', ceux qui font du suicide collectif leur prière de tous les jours ». Pour les députés, chacun est libre de son expression, de son ambition et de l'épanouissement de son talent, mais « pas sur le dos de ses propres amis » et des Français « qui doivent pouvoir adhérer à un véritable changement de politique ».
« Nous, nous sommes au travail, nous défendons les Français. Nous avons reçu notre mandat de nos militants qui nous ont investis, nous avons été élus député par le vote de nos électeurs et c'est à eux que nous pensons en permanence », a expliqué Jean-Marc Ayrault, le président du groupe. Ni Manuel Valls, ni l'ex-Premier ministre Laurent Fabius, ni le député Arnaud Montebourg n'étaient présents à la réunion hebdomadaire du groupe, la dernière avant les vacances parlementaires.
Source : LCI