Poitiers : construction du premier lycée écolo d'Europe

Publié le par Désirs d'Avenir Rueil

POITIERS. Le lycée Kyoto, exemplaire en matière de respect de l'environnement ouvrira à la rentrée. Il n'utilisera ni gaz, ni charbon ou pétrole et n'émettra aucun gaz à effet de serre.


Il devrait être prêt pour la rentrée. Durant les dernières semaines, les ouvriers risquent de devoir mettre les bouchées doubles. Tout doit être prêt pour le 1er septembre, jour de la rentrée des professeurs. Le premier lycée 100 % propre d'Europe accueillera le lendemain environ 420 élèves. Ce lycée professionnel regroupera deux établissements : le lycée hôtelier de Poitiers et le lycée agricole Grand-Pont de Chasseneuil. Associé du cabinet parisien SCAU, l'architecte François Gillard a présenté hier à Ségolène Royal, présidente de la Région, l'état d'avancement des travaux.


Tout a été conçu pour que cet établissement, situé dans la nouvelle zone Saint-Éloi à Poitiers, n'émette aucun gaz à effet de serre et n'utilise ni gaz, ni charbon ou pétrole. Il vise un niveau de « zéro énergie fossile ». Au total, le lycée devrait éviter le rejet de 400 tonnes de gaz à effet de serre par an.


Pour ce faire, tout a été mis en place. « C'est un bâtiment compact, très bien isolé avec 20 centimètres d'isolant, il est orienté au sud », explique Christophe Legrand, chargé d'opération au Conseil régional.


Panneaux photovoltaïques

Un système de récupération des eaux de pluie qui serviront pour les sanitaires et l'arrosage a été mis en place. La chaleur émise par les élèves et celle issue des cuisines du restaurant d'application seront également récupérées. Des toits végétaux couvrent les ateliers. Ils sont un supplément d'isolation. Des châssis de ventilation naturelle pour rafraîchir les locaux la nuit ont été installés.


« Nous avons aussi une cuve de stockage intersaisonnier de 1 000 m3. On y stockera la chaleur d'été produite par l'incinération des ordures du centre de déchets à proximité et rarement récupérée, pour chauffer en hiver », apprend Christophe Legrand. Le lycée Kyoto sera également équipé de cogénérations à huile végétale. Il s'agit d'une chaudière équipée d'une turbine à l'huile de colza qui produira eau chaude, chauffage et électricité.


Le toit du lycée est recouvert de 861 m² de panneaux solaires photovoltaïques. L'intégralité de la surface devrait produire 123 mégawatts / heure / an qui seront revendus à EDF. Ils viennent compléter les 240 mégawatts / heure / an d'énergie électrique produite par les deux cogénérations à l'huile végétale. L'ensemble couvrira 80 % des besoins estimés du lycée.


Ateliers, internat de 200 places et logements de fonction répondent aux mêmes critères de protection de l'environnement. Tout comme le chantier dit « vert ». Nuisances sonores, tri des déchets, maîtrise des risques de pollution de la parcelle et du voisinage (émissions polluantes, déchets liquides), tout a été pensé de façon à laisser le moins d'impacts possible.


Repas bio

Ce projet est né en 2003. Le lycée devait être traditionnel et s'intituler lycée des saveurs. Il mettait l'accent sur la valorisation des produits du terroir picto-charentais. Il a été remanié par la nouvelle équipe du Conseil régional pour devenir un établissement emblématique du respect de l'environnement. La présidente de Région a conservé la valorisation des produits locaux. La cantine et le restaurant d'application les utiliseront. Des produits biologiques seront également au menu. Un jardin aromatique sera planté dans l'enceinte du lycée.


Le budget est supérieur d'environ 20 % (32 millions d'euros hors taxes) à une construction dite classique. « Mais le retour sur investissement peut se faire très rapidement, entre 5 et 15 ans, en fonction du prix des énergies », éclaire François Obrecht, responsable du projet à la Région.


Mais pourquoi le lycée Kyoto ? Simplement en référence au protocole, adopté en 1997, ratifié par 156 pays, et destiné à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre, « une norme que le monde doit s'imposer », a souhaité Ségolène Royal.


Auteur : aude boilley -
a.boilley@sudouest.com

Source : Sud Ouest

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article