Après l’épisode des supermarchés, d’autres pratiques umpistes
Je vous relatais hier l'épisode des ministres en visite dans les supermarchés. Suite de l'histoire, d'autres opérations du même accabit.
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Débarquement d'umpistes
Dans un autre registre, mais tout aussi symptomatique d'une mise en scène bien orchestrée, le Canard Enchaîné dans son édition du 10 juin, rapportait qu'aux cérémonies du débarquement du 6 juin, un seul laissez-passer était nécessaire pour venir saluer dans le centre-ville de Caen l'arrivée de Barack Obama : « La carte de l'UMP ». « Au centre de Caen, nul n'a le droit d'accueillir Obama, excepté les encartés UMP, triés. Être militant sarkozyste, c'est le sésame obligatoire. Et foin de bonne éducation. Car voilà la claque UMP qui offre un splendide spectacle à Obama. Huant Philippe Duron, le maire socialiste de Caen, criant son enthousiasme à Sarko... », rapportait la journaliste Dominique Simonnot. Les exemples sont nombreux de « bidonnages » politico-médiatiques. Et dans le rôle de l'acteur, on retrouve souvent les mêmes.
Lors d'un déplacement à la Réunion en février 2007, Nicolas Sarkozy qui n'était alors que le ministre de l'Intérieur, avait eu droit aux fastes des superproductions. Libération était présent. « Le maire [de Saint-Paul] lui avait organisé une fiesta totalement artificielle, mais remarquable d'un point de vue mise en scène pour engranger des images. Tout était en carton-pâte sur la carte postale : les militants avaient été amenés en bus avec leurs enfants, les groupes de musiciens malgaches et tamouls sur son parcours en front de mer dûment rémunérés », écrivait, le 17 février 2007, Antoine Guiral, journaliste à Libération.
Payés pour écouter
Le site de critique des médias, Acrimed, avait quelques années auparavant, mis en exergue ces pratiques, avec une fois encore Nicolas Sarkozy en guest star. En mai 2003, une opération de communication « 24 heures pour sauver 24 vies » tourne au pastiche : 500 personnes sont payées pour écouter un discours de Sarkozy sur la sécurité routière.
Dans un communiqué, des figurants de cette mascarade expliquent à Acrimed : « Intermittents du spectacle, nous avons été engagé pour un contrat de figuration de deux heures. On nous avait annoncé que nous travaillerons pour un clip. Il s'agissait en réalité d'une opération pour la sécurité routière (...) Dès la signature de nos contrats, on nous a demandé de nous allonger et d'observer une minute de silence. Puis, la dernière demi-heure, les ministres Nicolas Sarkozy et Gilles de Robien sont apparus et ont entamé un discours. Nous sommes donc fondés à dire que le public de Nicolas Sarkozy était payé pour écouter. »
Une histoire qui rappelle étrangement un autre bidonnage. En 1990, Olivier Stirn, ministre « centriste » chargé du tourisme dans le gouvernement Rocard, avait rémunéré des figurants pour assurer la « claque » lors d'un colloque dans lequel intervenaient plusieurs personnalités politiques. Après ces révélations, Stirn avait été contraint et forcé... de claquer la porte.
Source : Libération