Marseille, La Rochelle, Frangy-en-Bresse : les primaires au coeur de la rentrée des socialistes
Par Charlotte Chaffanjon
C'est Vincent Peillon qui ouvre le bal des rentrées socialistes. Vendredi et samedi, son courant, L'Espoir à gauche, du nom de la motion défendue par Ségolène Royal au congrès PS de Reims, se réunit dans le parc du Pharo, à Marseille. Tous les piliers du mouvement seront de la partie : les barons marseillais Eugène Caselli (président de la communauté urbaine de Marseille), Patrick Menucci (maire du 1er secteur de Marseille), Jean-Noël Guérini (président du conseil général des Bouches-du-Rhône), mais aussi le fidèle royaliste Jean-Louis Bianco (président de ces premiers Ateliers d'été) ou encore le maire de Dijon François Rebsamen.
Ils discuteront réforme des retraites, éducation, crise de la social-démocratie et collectivités locales, mais surtout, ils aborderont frontalement deux sujets explosifs au PS : l'organisation de primaires ouvertes en vue de désigner le candidat socialiste pour 2012 et la future stratégie d'alliance du parti. Pour ce faire, Peillon a rassemblé un plateau de qualité : la star des dernières européennes Daniel Cohn-Bendit (Verts), la députée de Guyane Christine Taubira (qui a créé son propre mouvement), le sénateur du Val-d'Oise Robert Hue (PCF), le député PS de l'Essonne Julien Dray - que l'on n'a plus vu depuis ses ennuis judiciaires -, et le bras droit de François Bayrou, Marielle de Sarnez. « Les positions du MoDem sont-elles compatibles avec les nôtres ? Je n'en suis pas certain, mais nous devons avoir cette discussion », explique Patrick Menucci dans Libération jeudi.
« Arnaud n'en peut plus »
Mais les regards seront surtout tournés vers l'atelier consacré aux primaires ouvertes. Arnaud Montebourg a fait monter la pression d'un cran mercredi en menaçant de quitter le parti si ce projet n'allait pas à son terme. Le secrétaire national du PS en charge de la rénovation porte ce dossier à bout de bras depuis le mois de novembre. Il a le sentiment de ne pas être écouté par sa direction, qui n'est pas favorable au système de désignation qu'il prône. Bien que Patrick Menucci affirme qu'il ne faut pas prendre la menace d'Arnaud Montebourg « au premier degré », le président du conseil général de Saône-et-Loire semble bel et bien à bout : « S'il l'a dit (qu'il était prêt à quitter le PS, ndlr), c'est qu'Arnaud n'en peut plus. Mais il s'agit plutôt d'une sorte d'appel au secours. J'ai le sentiment que la majorité en faveur de primaires va vite être claire et qu'enterrer le dossier ne sera pas possible. En cas de blocage, notre courant rassemblera les 10 000 signatures dans vingt fédérations pour exiger, comme le prévoient nos statuts, une convention nationale », dit encore Patrick Menucci.
Alors qu'Arnaud Montebourg organise dimanche sa traditionnelle Fête de la rose à Frangy-en-Bresse (avec le porte-parole du PS Benoît Hamon en invité spécial), ce week-end sera donc celui des proprimaires, une semaine avant « la rentrée officielle du PS » , dixit la direction du parti, à La Rochelle. Là, le ton ne sera pas le même. En présentant le programme, l'organisateur de l'événement Emmanuel Maurel prévenait mercredi : « On parlera des primaires, mais ce n'est pas le sujet central, loin de là. À La Rochelle, les socialistes ne sont pas là pour se regarder le nombril ou penser à d'éventuelles candidatures à venir. » Quant à la stratégie d'alliance du parti, elle n'est simplement pas prévue au programme. Pas plus que l'organisation des régionales 2010. Gare : ne pas parler des sujets qui fâchent pourrait en fâcher plus d'un...
Source : Le Point