Que sommes-nous ? à quoi servons-nous ? que défendons-nous ?

Publié le par Désirs d'Avenir Rueil

nullPar Edmond Thanel sur le groupe PS, Change! Maintenant! pas dans six mois! sur Facebook.


La crise, ce terme réducteur auquel chacun donne sa définition, son origine, sa portée, sa durée ; est-elle juste le signe d'une dérive financière ? Nous sommes-nous posé la question de savoir si cette dérive n'était pas plutôt le fait d'un abandon collectif du mot humanité ?

 

Le système que nos ancêtres ont mis en place dans les pays développés pour associer le peuple, l'homme, l'humain à la conduite du pouvoir, c'est la démocratie. Celle-ci a permis sous des formes diverses une certaine régulation, un certain équilibre entre droits et devoirs. C'est un système imparfait, un système parfois insatisfaisant... mais il est aujourd'hui le seul que nous ayons !

 

Alors peut-être devons nous chercher d'autre formes d'équilibre, d'autres modes de fonctionnement... à condition qu'il soit au service de l'homme et non du pouvoir.

 

Mais en attendant, il nous faut bien vivre avec la démocratie, tacher de la protéger, de la développer, de la sauver ?

 

Lorsqu'un citoyen s'exprime par le vote, il participe individuellement au choix collectif à quelque niveau que ce soit.

 

La gauche ne puise-t-elle pas ses valeurs dans ce système ? La gauche républicaine n'est-elle pas liée génétiquement à la démocratie ?

 

Notre histoire récente montre que nous avons laissé dériver le point d'équilibre, nous avons laissé collectivement monter à la fois l'individualisme et la prééminence des intérêts privés sur les intérêts collectifs. Nous avons laissé le pouvoir à des élites qui en ont fait un pré carré (un pré carré où l'on trouve la gauche et la droite... c'est juste un choix d'itinéraire à la sortie de science po ou de l'ENA).

 

Le pouvoir qui autrefois était lié à une idéologie plutôt identifiée, est aujourd'hui davantage lié au poids virtuel ou bien réel que représente l'argent... le pouvoir de l'argent.

 

Le milieu politique est infecté, terriblement infecté.

 

Lorsqu'on est de droite, on a quelque part choisi la liberté du plus fort, alors que l'on soit riche ou pas, on accepte cette dérive, on se moque de l'émancipation, on cherche uniquement à avancer en travaillant plus pour ça... pour gagner plus même si c'est au détriment de son ami, de son proche, de l'autre. Le respect ici est une valeur relative.

 

Lorsqu'on est de gauche, on a choisi la liberté dans l'égalité, l'égalité dans la fraternité. C'est plus compliqué, plus exigeant... mais c'est aussi la seule source d'espoir pour ceux qui n'ont d'autre choix que la solidarité.

Le respect est ici une valeur collective.

 

Comment pouvons-nous défendre nos valeurs si nous ne défendons pas la démocratie ? Comment pouvons-nous donner de l'espoir s'il est avéré qu'en notre propre sein, nous ne portons pas le respect collectif ?

 

Si vous êtes militant PS, quelque soit la motion, la personne que vous avez choisies au fameux congrès de Reims... vous avez été trompés... vous êtes complices, malgré vous, du calcul de quelques uns, d'une organisation maintenant actée, mis à jour sur la place publique. Il ne s'agit plus de suspicion mais de faits. Sommes-nous encore les descendants de Jaurès si nous acceptons ça ? (Rappelez-vous Carmaux !). Sommes-nous en accord avec notre engagement idéologique si nous cautionnons ces comportements ?

 

Les raisons invoquées ici et là font toutes apparaître la peur de faire du mal au parti... Quel parti ? Y-a-t-il encore un parti ? Y-a-t-il une quelconque légitimité à s'en déclarer les animateurs, les partenaires, les adhérents ?

 

Nous le savons plus que d'autres à notre niveau... le citoyen un peu sensible à nos idées, un peu attaché à nos valeurs, et beaucoup en attente de notre retour... ce citoyen là, fidèle, est affligé, désespéré... et prêt à basculer dans l'appréciation générale qui est de dire : « Tous pourris ».

 

Si à notre niveau; celui du militant ou du sympathisant, nous ne disons pas "STOP" alors nous donnons raison à toutes celles et à tous ceux qui, aux seules fins (on ne peut plus douter de cela malheureusement) de conserver le pouvoir ou d'empêcher la démocratie de fonctionner, organiser la débâcle de la gauche, l'enterrement d'une idéologie qui a pourtant permis à l'homme de se révéler à lui-même, qui a permis tant de progrès, tant d'avancées, qui a quelquefois donné du sens à l'espoir, à l'humanité...

 

Nous devons affirmer notre indéfectible attachement à la démocratie. Nous devons fièrement porter nos valeurs. Nous devons défendre la dignité en commençant par la nôtre.

 

Si nous ne le faisons pas ? Nous pourrons affirmer que nous avons abandonné nos idéaux, affirmer que nous ne pouvons rien pour les autres, constater que nous avons été assimilés à la dérive d'un système qui est moins financier qu'idéologique.

 

L'humanité, l'humus, l'humain, l'homme, la terre... sont en rapport direct avec le respect qu'on leur porte... si nous ne nous respectons pas nous-mêmes....et qu'en plus nous trouvons des excuses à cet irrespect...

 

Que sommes-nous ? à quoi servons-nous ? que défendons-nous ?

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