PS, CHANGE, MAINTENANT, PAS DANS SIX MOIS !

Publié le par Désirs d'Avenir Rueil

C’est notre tour…

 

Nous, militants socialistes de tous courants, sympathisants, citoyens sensibles aux idées de gauche, souhaitons adresser un message à la direction du parti socialiste.

 

Nous prenons acte de la situation du parti. Il est aphone. Il a perdu toute crédibilité dans l'esprit du plus grand nombre. Il apparait comme une boîte vide d'idées, vide de perspectives, vide de volonté réelle à changer. Pourtant nombreux sont les militant(e)s, cadres, élu(e)s locaux qui aspirent à un changement et ceci depuis longtemps.

 

Nous prenons acte, en tant que militants ou proche du parti, de la rapide dévalorisation de l’image du plus grand parti de gauche…pris dans  des engrenages de divisions, factices ou réelles, de fraudes. Nous prenons acte que le déni ou le refus de remise en cause n’ont pas permis d’y remédier alors qu’il est vital de s’y engager pour rendre les sections plus fortes, les fédérations plus dynamiques, le parti plus accueillant à de nouvelles adhésions ; pour retrouver cet esprit d’ouverture, de convivialité, familial, caractéristique historique de la bonne tradition socialiste.

 

Nous prenons acte de la situation du pays, du monde même, de la crise dans laquelle nous sommes plongés, nous qui sommes « le terrain » ; de cette crise que nous vivons au quotidien avec ceux à qui on a toujours promis, parce que c'était le premier article moral de notre engagement politique, une vie meilleure, réunis dans le triptyque originel : la liberté, l'égalité et la fraternité.

 

Nous prenons acte enfin d'une frilosité exaspérante à vouloir ouvrir le chantier d'un changement radical et salutaire. Un chantier qui, avant de remettre l'homme au centre du projet républicain auquel nous aspirons tous, donnerait aux citoyens militants, aux citoyens sympathisants, à tous ceux qui s'asphyxient à crier leur désespérance, la place qui leur revient : celle d'acteurs du changement.

 

Nous dénonçons la situation du militant socialiste. Il est devenu le spectateur impuissant d'un spectacle affligeant qui le fait souvent douter de son propre engagement. Il est devenu un distributeur quasi exclusif ici de tracts, là de bulletins, et partout de messages qui lui sont tombés d'en haut. Il est devenu le passeur de programmes dans lesquels il ne reconnaît plus toujours de valeurs collectives. Il doit agréer, débattre, très peu, trop peu et pas systématiquement, sur des contributions d'experts, de sachant, d'élus, de barons, de clans et il doit voter, il doit donner un blanc seing à des responsables dont il ne se sent plus vraiment respecté.

 

La place que nous n'avons pas, que nous n'avons plus, nous allons tenter de vous convaincre qu'elle est essentielle pour la survie et le développement de notre parti.

 

Nous avons commencé par initier un groupe d'expression, où se sont retrouvés des citoyens qui certes ne sortaient pas tous de l'ENA (bien peu en fait) mais qui ont, par leurs contributions, leur envie, leur détermination montré qu'ils pouvaient échanger, se parler directement en transgressant les disciplines de courants et construire ensemble.

 

Ce groupe s'appelle "PS, change, Maintenant, pas dans six mois". Ce n'est pas une incantation, chers camarades, c'est un impératif revendiqué.


En à peine un mois, nous sommes près de 800 à nous partager 23 sujets de discussions et nous avons produit plus de 400 contributions. Ce travail là est ouvert, il vous attend, il doit encore s'enrichir de toutes ces petites idées de bon sens parfois et de toutes ces réflexions de fond que vous êtes des milliers à potasser, à ruminer dans votre fond intérieur de militant sans oser, sans vous autoriser à les diffuser... à les transmettre...

 

Ce texte s'inspire largement de cette première étape. Il veut témoigner de l'envie mêlée à la détermination que nous avons collectivement de souffler sur des braises au milieu de cendres qui inspirent certains ; ils voudraient sans doute les voir déjà se disperser à tout jamais.

 

Si nous ne croyons plus à une volonté sincère du microcosme de l'appareil que l'on se gardera de définir plus avant, nous croyons au parti de Jaurès, nous croyons aux valeurs qui ont fondé notre idéologie, ces valeurs dont nous nous sommes affranchis jusqu'en notre propre sein.

 

Nous, militants socialistes, sympathisants, citoyens sensibles aux idées de gauche nous voulons que les idées force émergées de nos contributions soient prises en compte et mises en œuvre dès la rentrée pour ce qui est du planning et au plus tard en octobre pour ce qui devra suivre en sections ou dans les fédérations.

 

L'initiative que nous avons menée sur Internet a révélé que nombre de militants étaient prêts à la mener sur le terrain sans revendiquer aucun poste, seulement dans l'intérêt du parti auquel ils appartiennent ou souhaiteraient se sentir à nouveau proches pour les échéances à venir.


A  très court terme (de septembre 2009 à juin 2010) :

- Nous exigeons que les travaux de la commission de rénovation, enrichies de toutes les contributions parues ou publiées par  différents acteurs soient débattus. Nous exigeons que ce débat aboutisse à un vote sur la question des primaires au premier trimestre 2010.

- Nous exigeons que l’étude proposée par  Pierre Moscovici prévoie l’intégration  de militants, sympathisants déclarés, et citoyens à toutes les étapes de son élaboration, qu’elle soit ensuite proposée au débat et votée.

- Nous exigeons que soit organisé, dès la rentrée, un débat  sur le cumul des mandats. Nous exigeons que ce débat aboutisse à un vote sur cette question au premier trimestre 2010.

- Nous exigeons que la constitution des listes pour les régionales soient ouvertes aux militants

- Nous exigeons d’être associés, région par région, à des débats participatifs auxquels seront conviés les citoyens et ceci avant d’arrêter un programme.

- Nous exigeons enfin qu’une conférence militante soit mise en place pour évaluer les points précédents pour définir statutairement la place du militant, d’imaginer les formations appropriées des connaissances requises par le militant en fonction de son rôle, de sa fonction, de sa situation (l’histoire tant de la gauche que du socialisme, l’expression écrite, l’expression orale, différentes formes de militantisme, le clivage).

 

Notre réflexion doit encore se poursuivre et s’intensifier. Nous invitons toutes celles et tous ceux qui le souhaitent à nous rejoindre pour définir quel est le point de vue des militants et sympathisants sur :

- les valeurs de la gauche ;

- Les liens à tisser avec les citoyens (écoute, échange, confrontation) ;

- La démocratie interne et externe à revisiter, à retrouver, à défendre et à adopter ;

- Les relations entre les différents niveaux fonctionnels du parti (direction, fédérations, sections) et également avec la société civile ;

- La définition des courants : leur places, leurs responsabilités, leur influences ;

- Les cotisations, les campagnes d’adhésion, l’ouverture du parti ;

- Les critères d’éligibilité comme candidat aux élections intermédiaires ;

- Le programme 2012 : Comment associer progrès et économie, économie et écologie, écologie et humanisme, humanisme et social…

 

Quand d’autres ont choisi de s’éloigner du parti socialiste, nous avons décidé de le défendre.


Quand d’autres ont choisi de  trahir le parti socialiste, nous avons décidé de nous l’approprier, de l’investir, d’y prendre notre place.

 

Nous ne voulons pas renverser la table. Nous voulons avoir notre assiette après que nous ayons participé à la constitution du menu, que nous ayons participé à dresser la table, que nous ayons participé à définir les sujets de conversations.


Nous aspirons  à retrouver l’enthousiasme qui nous manque. Nous aspirons à être reconnus acteurs. Nous ne voulons plus attendre.

 

Nous passons aujourd’hui d’un militantisme de complaisance
à une fraternité de combat.


Pour prolonger le débat : un
groupe Facebook, un blog.

Publié dans Rénovation du PS

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article