Pourquoi je soutiens Ségolène Royal
Militante socialiste depuis 25 ans, j'ai découvert en 2005 en « Une » du Nouvel Observateur, un titre : « Et si c'était elle » et une photo, celle de Ségolène Royal. Ça m'a rendue curieuse d'approfondir ma connaissance des idées de l'ancienne conseillère de François Mitterrand et ministre du gouvernement Jospin, actuelle Présidente de Poitou-Charentes. Et me voilà embarquée dans le navire Ségoléniste (qui n'est pas une galère), sans jamais avoir eu envie de redescendre à terre.
Après la déception en 2002, d'avoir vu un candidat socialiste s'isoler sur « son île » pendant que les militants « ordinaires » devaient affronter la réalité, et mon éloignement de l'action militante, j'avais la volonté de revenir défendre une politique foncièrement différente de celle du candidat de droite, Nicolas Sarkozy, qui promettait d'être calamiteuse pour la France et les français.
Au fil des rencontres, des meetings, Ségolène Royal m'apparût comme la personne qui n'abandonnerait pas les militants en rase campagne. Entre début 2006 et mai 2007, je n'ai cessé de recevoir des argumentaires sur des points du programme, des invitations à des réunions techniques et des débats... Et je savais, sans l'espérer, qu'en cas de défaite, Ségolène Royal ne s'isolerait pas dans sa thébaïde mais resterait à nos côtés ! Ça s'est confirmé. Elle n'a jamais abandonné, elle ne nous a jamais abandonné, malgré les difficultés et les coups-bas portés.
Et puis, il y a les idées qu'elle défend, qu'elle applique.
L'école, d'abord, base de tout. Pendant que la droite, au nom de la sacro-sainte règle de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques), sacrifie l'avenir des générations futures en supprimant aveuglement des emplois notamment à l'éducation nationale, en ne remplaçant pas un fonctionnaire retraitable sur deux, alors que le nombre d'enfants et adolescents scolarisés augmente, Ségolène Royal continue de défendre sa vision d'une école pour tous, non ghettoïsée, bénéficiant de tous les moyens d'une nation dont les citoyens aspirent à ce que leurs enfants aient un meilleur avenir qu'eux-mêmes.
La jeunesse aussi, en particulier celle oubliée, des banlieues défavorisées, celle dont elle dit qu'« ils ne sont pas un problème mais une partie de la solution ». Elle en parle inlassablement et l'a montré récemment en allant écouter les militants d'une association de Nanterre, Zy'Va qui apporte notamment du soutien scolaire et qui, comme d'autres du même type, n'est pas soutenue par le gouvernement alors qu'ils font un travail admirable. Lors de cette réunion pleine d'espoir, une personne assistant aux débats a dit : « Il y a des belles choses mais on n'en parle pas ». Mais Ségolène Royal parle des belles choses.
Ensuite, il y a la croissance verte et les énergies renouvelables, qu'elle applique déjà avec succès dans la région Poitou-Charentes, en subventionnant la filière photovoltaïque (que la droite casse encore en faisant baisser le prix du rachat de l'électricité produite par des petits exploitants), en défendant les circuits courts dans l'agriculture, en faisant la promotion de la voiture électrique qui sauve aussi les emplois dans sa région...
On en vient à l'emploi donc ! On connaît son combat pour l'économie sociale et solidaire et notamment les SCOP, en faisant inlassablement la promotion des salariés qui se réunissent pour sauver leurs emplois, en leur permettant de gagner des marchés, en défendant un « small business act » qui réserve une part des marchés publics aux PME. On connait aussi sa lutte pour les entreprises en difficulté en Poitou-Charentes, victimes des délocalisations boursières.
Il y a la démocratie participative et le fameux principe « les citoyens sont les experts légitimes de ce qu'ils vivent ». Ségolène Royal la pratique aussi dans sa région Poitou-Charentes, avec le budget participatif des lycées, avec les jurys citoyens qui évaluent la politique menée par la région, au niveau national avec les Universités Populaires Participatives, aux cours desquels experts et citoyens viennent débattre de tout thème ayant des implications sur leur vie.
Il y a la rigueur d'une femme politique qui s'applique à elle-même les principes qu'elle défend dont le non-cumul des mandats. Et l'on sait par là qu'elle ne se commettra pas avec les puissances financières, médiatiques, les clubs de nantis... marque de fabrique particulièrement choquante de la gouvernance sarkozyste actuelle, qui avait promis une « République irréprochable » !
Enfin, il y a le fait que c'est une femme !
« Fort bien », me direz-vous, « on ne devrait pas soutenir une personne pour son genre, ni pour sa belle apparence, ni pour sa façon de s'habiller... mais uniquement pour ses idées. » Je suis entièrement d'accord, trop marrie d'avoir entendu certains critiquer la forme plutôt que le fond : sa voix, ses vêtements trop strictes ou trop frivoles, ses cheveux trop courts, trop longs, trop frisés...
Mais j'ai aussi été choquée d'avoir entendu des idées reçues, du genre « Les français ne sont pas prêts à élire une femme » (à noter que les picto-charentais l'ont bien fait à 2 reprises) ou « Elle ne fait pas le poids » (curieuse phrase que ceux qui l'expriment peinent à développer !). Et je me dis que les français feraient preuve d'audace en élisant une femme, aux idées parfois iconoclastes mais toujours servant les intérêts du plus grand nombre, une femme qui n'abandonne jamais, faisant sienne cette phrase de Léon Blum « On est socialiste à partir du moment où l'on a cessé de dire "Eh bien, c'est l'ordre des choses, il en a toujours été ainsi et nous n'y changerons rien", à partir du moment où l'on a senti que ce soi-disant ordre des choses était en contradiction flagrante avec la volonté de justice, d'égalité et de solidarité qui vit en nous. », une femme qui amènera du sang neuf à la nation française restée patriarcale.
C'était là la liste non-exhaustive des raisons pour lesquelles j'ai soutenu, je soutiens et continuerai de soutenir Ségolène Royal. Faites comme moi, soyez curieux, plutôt que d'écouter les résultats des sondages !