Ségolène Royal : déclaration sur le Médiator et la Tunisie
Médiator : l'affaire criminelle du siècle
Ségolène Royal a qualifié Dimanche 16 janvier sur Canal +, dans l’émission Dimanche +, « d’affaire criminelle de première importance » le scandale du Mediator, et a demandé à Nicolas Sarkozy et au gouvernement de « donner à la justice les moyens » d'enquêter.
Ségolène Royal a rappelé que jusqu'à 5 millions de Français ont pris pendant 30 ans du Mediator.
« Les autorités ont donné un feu vert à un médicament qui tue, et on voit bien à quoi conduit la cupidité, la voracité de l'argent, la collusion des pouvoirs », a-t-elle ajouté en évoquant la proximité existant selon elle entre le pouvoir et l'industrie pharmaceutique.
« C'est une corruption très, très grave d'édulcorer un rapport » sur le Mediator.
Rappelons que l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a affirmé que le Mediator aurait dû être retiré du marché dès 1999, et s'est étonnée de « la tolérance »" des pouvoirs publics à l'égard de ce médicament fabriqué par les laboratoires Servier.
Elle a demandé « au gouvernement et au président de la République de donner à la justice les moyens sur cette affaire criminelle du siècle ».
Estimant que la proposition de Martin Hirsch de supprimer les visiteurs médicaux était « une bonne idée », Ségolène Royal a jugé qu'il fallait « faire bien plus » et « déconnecter le domaine de la pharmacie de la décision politique ».
Le Mediator, est un médicament antidiabétique prescrit à quelque cinq millions de Français de 1976 jusqu'à fin 2009, date de son interdiction.
Il est accusé d'être à l'origine de la mort de 500 à 2 000 personnes selon des estimations et d'avoir provoqué de graves lésions cardiaques chez des milliers d'autres. 116 plaintes ont été déposées à ce jour.
Tunisie : « Nicolas Sarkozy a eu peur »
Dans cette même émission « Dimanche + » du 16 janvier, Ségolène Royal estime que c'est parce que Nicolas Sarkozy a eu peur et non par choix qu'il a refusé l'arrivée en France du Président tunisien en fuite, Zine el Abidine Ben Ali. La preuve, c'est que sa famille a été autorisée à venir jeudi et donc que Ben Ali devait la rejoindre. Nicolas Sarkozy a compris que les Tunisiens en France n'auraient pas accepté cet atterrissage.
« Si Ben Ali était venu il y aurait eu un soulèvement populaire dans les quartiers, les cités, de grandes violences, un rejet », a-t-elle déclaré
Elle a qualifié en outre de « faute politique majeure » le choix en 2007 du président Nicolas Sarkozy de consacrer son premier déplacement, hors de l'Union européenne, à la Tunisie.
Ségolène Royal a demandé en outre au gouvernement « un gel des avoirs de la famille (Ben Ali) au sens large » en estimant qu'un « blocage » des avoirs, comme annoncé, n'était pas suffisant. Il faut que « l'argent du peuple tunisien retourne au peuple tunisien ».