Royal appelle la gauche à se mobiliser
Fustigeant les pleins pouvoirs, l'ancienne candidate du PS à la présidentielle appelle les électeurs à envoyer une forte opposition à l'Assemblée nationale
Ségolène Royal demande aux électeurs d'envoyer le mois prochain une forte opposition de gauche à l'Assemblée nationale.
« Il faut que les députés socialistes soient les plus nombreux à l'Assemblée (...) La majorité ? Pourquoi pas mais, soyons réalistes, je pense que ce sera difficile », a déclaré l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle sur LCI.
A la question, « Assumeriez-vous d'être Premier ministre » de Nicolas Sarkozy si les Français optaient pour la cohabitation lors des scrutins des 10 et 17 juin, la présidente de la région Poitou-Charentes a répondu qu'il fallait « toujours assumer ».
Au lendemain du meeting unitaire du Parti socialiste au Zénith, à Paris, où les « éléphants » ont mis en sourdine leurs divisions pour se concentrer sur les législatives, Ségolène Royal a appelé de ses voeux une « opposition nouvelle qui corresponde à l'état de fait nouveau auquel la France est confrontée ».
« Je crois que ce qui est important surtout c'est d'ouvrir les yeux des Français sur ce qui se prépare parce qu'il y a ce que Nicolas Sarkozy dit avant les élections législatives et ce qui se prépare (si) la majorité (était) malheureusement écrasante », a-t-elle fait valoir.
« Je crains les pleins pouvoirs dans la mesure où aujourd'hui la droite concentre énormément de pouvoirs - Matignon, Elysée, Sénat, organisations censées être impartiales, systèmes médiatico-financiers, pouvoir sondagier », a-t-elle poursuivi.
En tant qu'ancienne candidate à la magistrature suprême, « j'ai la responsabilité de faire en sorte que les 17 millions d'électeurs qui se sont portés sur moi (le 6 mai) reviennent voter parce qu'il y a un certain risque, je l'entends bien dans la rue, d'abstention. Ma responsabilité, c'est de dire 'venez voter parce que nous avons besoin d'une respiration démocratique' », a souligné Ségolène Royal.
Après les attaques internes qui ont suivi son échec présidentiel, elle a appelé à l'unité, au moins jusqu'au terme de la campagne législative.
« Je ne suis pas numéro un (du Parti socialiste) pour l'instant, c'est François Hollande », a-t-elle expliqué.
Elle s'est félicitée d'avoir lancé, pendant la course à l'Elysée, une « rénovation de la façon de faire de la politique (...) une certaine rénovation des idées ». A terme, il faudra que le Parti socialiste « révise un certain nombre de dogmes et construise avec imagination l'alternance de demain ».
Mais elle estime que « le moment n'est pas venu pour parler de ça ». Il faut dans un premier temps « transformer cette énergie » de la campagne présidentielle en succès aux législatives. « Ensuite, nous verrons la suite ».