Drame d’Enis ! Dramatisation de l’information
Mouvement d’humeur de ma part, ce matin, en écoutant les commentaires sur l’affaire du petit Enis, retrouvé dans un garage avec un délinquant sexuel, qui l’avait enlevé à Roubaix (Nord).
Les médias font vraiment une sale besogne. On ne nous épargne pas les détails scabreux : « L’enfant était… Son kidnappeur avait… ». On ne peut que frémir mais c’est de la politique et de la médiatisation spectacle, comme nous y habitue l’ « Hyper-président » !
Lui en rajoute une couche, une opération communication de plus !
Ni une, ni deux, il convoque dès lundi une « commission » qui réfléchira sur la « délinquance sexuelle » avec Rachida Dati, Michèle Alliot-Marie et Roselyne Bachelot.
Zorro est arrivé, une fois de plus, avec sa grande cape et son épée, il va punir les coupables !
Mais cette manière d’agir n’a jamais apporté de résultats concrets. On réagit à l’émotion, à l’affectivité, au lieu de prendre le temps de réfléchir avec des médecins, des magistrats, éventuellement des travailleurs sociaux, des visiteurs de prison… tous ceux qui feront en sorte qu’un délinquant sexuel ne puisse pas récidiver.
Mais pourquoi donc n’a-t-on pas pu agir pendant les 20 ans de prison de ce récidiviste ? Très certainement parce que dans les geôles françaises, on ne donne déjà pas les moyens de soigner les maladies courantes, alors ne parlons pas des maladies mentales !
L’absence de hauteur de vue, de recul, la suractivité du Président, l’angoisse permanente qu’il distille, sa peur du vide médiatique, nous préparent des lendemains qui déchantent.
Dieu merci, après l’abolition de la peine de mort par François Mitterrand et son inscription dans la constitution par son successeur (que je remercie pour cela, bien que je ne le porte pas dans mon cœur), Sarkozy n’a pas la possibilité de satisfaire les réactionnaires qui réclament son rétablissement pour les crimes envers les enfants.