Hollande met en garde contre la "facture" de la politique Sarkozy

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Tirant le bilan des cent premiers jours de la présidence de Nicolas Sarkozy, le premier secrétaire du PS dénonce un «manque de transparence».
 
Par AFP
 
Le numéro un socialiste François Hollande a mis en garde samedi à Toulon contre la « facture » de la politique Sarkozy qui va, selon lui, être présentée aux Français, « peut-être dès la rentrée ».
 
Le Premier secrétaire, qui était en villégiature dans la région varoise, a donné au siège de la fédération PS de Toulon une conférence de presse de rentrée après trois semaines de vacances.
 
Avec, à ses côtés, le président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), Razzye Hammadi, originaire de cette ville.
 
Le député-maire de Tulle a tiré un bilan critique des 100 premiers jours de Nicolas Sarkozy: « une présidence de rupture » dans « le style et la pratique institutionnelle, mais pas sur les contenus », avec en premier lieu « un défaut de transparence ».
 
« On ne nous dit pas exactement ce qu’ont été les contreparties de la libération des infirmières bulgares; on ne nous dit pas ce qu’a été le choix économique du gouvernement; on ne nous dit pas ce qu’est la situation de l’endettement du pays », a martelé François Hollande.
 
« Le défaut de transparence est ce qui caractérise le plus les 100 jours de Nicolas Sarkozy ». Un défaut qui, aux yeux du responsable socialiste, « annonce, avec la politique qui a été mise en place sur le plan économique et fiscal, une facture qui va être présentée aux Français, peut-être dès la rentrée ».
 
Cette facture prendra la forme, selon lui, des franchises médicales, de « la TVA dite sociale, en fait anti-sociale » et de « la contribution qui va être imposée sur tous les Français, compte tenu du déficit de la sécurité sociale, la CRDS » (Contribution au remboursement de la dette sociale).
 
Même « manque de transparence », d’après le numéro un socialiste, pour les prévisions de croissance.
 
Celle-ci sera « inférieure à 2 % en 2007, contrairement à toutes les prévisions affirmées » par le gouvernement, a-t-il lancé. Elle « sera également de cet ordre en 2008. Toute construction de budget étayant une croissance supérieure à 2 % serait un défaut de transparence ».
 
Jeudi, la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a maintenu la prévision gouvernementale d’une croissance comprise entre 2,25 % et 2,5 % pour 2007, au contraire de beaucoup d’économistes qui l’estiment à moins de 2 »%, après le ralentissement du deuxième trimestre.
 
« Nous exigeons que les chiffres annexés au projet de loi de finances et sur lesquels le budget sera construit soient sincères et authentiques », a réclamé M. Hollande.
 
Analysant la « rupture » prônée par le nouveau président, M. Hollande a distingué la rupture de langage – « c’est lui qui parle, et présider, pour lui, c’est parler » - et de la pratique institutionnelle: « Il n’y a plus de Premier ministre, plus de gouvernement, c’est lui qui décide ».
 
Quant au style, « «il essaie toujours d’être dans le fracas, dans l’annonce, dans l’incantation, c’est le coup d’éclat permanent. Il y a une forme d’exhibition, et nous sommes tous des voyeurs même si nous n’avons rien demandé ».
 
Interrogé sur le coût des vacances américaines du président, M. Hollande a assuré qu’il ne voulait « pas aller chercher Nicolas Sarkozy sur son lieu de vacances mais sur ses lieux de travail et sur ses résultats ».
 
Source : Libération
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