Lionel Jospin sur France 2 : décryptage
Cela se démontre en quelques minutes, en visionnant à nouveau l'édifiant passage de Lionel Jospin au 20 h de France 2, vendredi 22 Septembre. L'impasse n'est pas du tout celle dont il parle dans son ouvrage.
Regardez la vidéo et vous comprendrez ce qui est expliqué ici :
Le journaliste de France 2 parle de ces défaites électorales.... notez le pluriel. Sans doute voulait-il faire parler Jospin de sa défaite de 2002. Quel inconscient, il oublie que le 21 avril 2002 c'est de la faute des autres, pas de celui dont le projet n'était pas socialiste selon son aveu. Jospin ne remarque pas du tout le pluriel, et notre journaliste n'osera pas recommencer un tel geste. Il n'osera pas questionner Jospin sur 2002. Jospin ne répond pas sur SA défaite, son livre est tourné sur l'avenir, il ressort la victoire promise pour s'expliquer. Mais qui a dit que la victoire était assurée pour la gauche ? A t'il vu que le score de premier tour de Ségolène Royal était à 10 points au dessus du sien, que le reste de la gauche, enfermé dans des contradictions bien plus importantes que celles qu'on imagine pour le PS, n'avait pas réalisé la moitié de leur score de 2002.
Pour lui, la campagne de SR ne peut pas servir à refonder le PS. Ah bon, il a dû oublier la mobilisation sans précédent, les militants soutenant Ségolène. Pour la presse, c'est du mythique-christique, je ne sais quoi encore. Et non bande de cons, les militants l'ont plus acclamé dans les meetings que Jospin en 2002. Regardez les archives, et allez interroger les militants en face plutôt que de rester sur vos plateaux de TV entre vous.
Pour lui, son livre explore 3 points essentiels : la question du leadership, des alliances et des idées du PS. Bref des questions d'avenir... Alors pourquoi consacrer 80 pages au démontage de la campagne ? On se demande s'il n'est pas aigri au maximum du possible ou gâteux avant l'âge.
Le journaliste cite la première page du livre, et qui qualifie Ségolène Royal comme étant « la moins capable de gagner ». Regardez la tronche de Jospin à ce moment là. Son visage se fige, il ne s'attendait pas à une telle impertinence.
« Je ne retire rien des mots que j'ai écrit... ce sont deux choses différentes que de confier une réflexion et même des critiques à un lecteur dans un livre que de les répéter en quelque sorte dans une émission, un journal télévisé comme nous le faisons ».
Voilà un sommet d'hypocrisie comme on n'en a jamais vu de la part d'un homme politique. Donc pour Lionel Jospin, répéter ou résumer les attaques contre Ségolène Royal qui sont présentes dans son livre, ce n'est pas possible à la télévision. Ce n'est pas le même média. L'androïde Jospin est réglé suivant des principes qui ne sont pas celui d'un être humain. La machine refuse de diffuser le contenu si le média n'est pas le bon. Le journaliste ose une nouvelle interrogation mais finalement c'est plus compliqué de le dire à la télévision que dans un livre. Mais finalement, pour vous, ce n'était pas la bonne candidate. Jospin, sourit, vous savez... nouvel essai de notre kamikaze de France 2. Mais pourquoi ne pas le dire ce soir, ce n'était pas la bonne candidate. Il a manqué quelque chose, expliquez.... Il tend une perche, il conseille presque à Jospin de parler des manques de la campagne... mais non, le frisé aigri n'ose pas en parler... Je veux ouvrir sur les autres aspects du livre. En gros, Jospin est hypocrite et lâche. Il refuse de répéter ses propos en direct sur F2. Je constate que ce livre, ce livre. Il répète sans cesse ces mots, ce livre, son précieux objet comme si c'était l'aboutissement de se réflexion personnelle depuis 2002.
Lapsus révélateur...
Quand on l'interroge sur ce qu'il pense de Bertrand Delanoë, voilà la réponse de Lionel Jospin: je pense que c'est un excellent se... (reprise) excellent maire de Paris. L'aveu est de taille, même si ensuite il parle des talents multiples au PS, Jospin vient en un lapsus de nous dire qu'il voit en Bertrand Delanoë son candidat. Comme l'a fait remarquer Fabien-Pierre Nicolas dans sa tribune, le souvenir des procès de Moscou sera très vivant le moment venu. Le camarade Jospin semble ignorer les us et coutumes du parti.
Dans l'avenir il faut qu'on fasse les bons choix, cela sous entend donc que 62 % des militants PS n'ont pas fait le bon, que le pacte présidentiel de Ségolène n'était pas le bon choix, que les thèmes abordés n'étaient pas les bons. On ne pourra relancer le mouvement socialiste sur les conceptions, les thèmes, voire avec le style qui ont été choisis pendant la campagne. Pourtant il ne me semble pas que Lionel Jospin ait fait entendre ses critiques en interne pendant la campagne au Bureau National du PS par exemple. Sinon cela aurait bien sûr fuité le soir même dans la presse. On se souvient encore de la sortie de Michel Rocard demandant à Ségolène de se retirer à son profit à lui. Cet événement montre que tout était possible.
Il nous le dit : j'essaye d'analyser. Il se place dans la position du donneur de leçons. Comme en 2002. Tout est de la faute des autres, ici le traitement médiatique du livre c'est à cause de Libération qui a vendu la mèche et ruiné son effet sans doute préparé depuis quelques semaines. Du coup on caricature son livre, ce sont ses mots. Le génie suprême de l'ile de Ré nous le dit, nous sommes trop cons pour comprendre sa docte parole. Il ne nous en parle pas à la télévision, il est trop supérieur à nous, nous devons nous contenter de le lire dans notre coin et de ne pas l'importuner. Mais il le précise, si cela les intéresse à le lire...
Jospin nous dit qu'il y a une métaphore derrière l'impasse : on peut toujours en sortir. Et bien oui, sortons de l'impasse et disons à Lionel Jospin qu'il ne représente plus que le passé pour nous. Il n'a pas su nous expliquer 2002, alors qu'il revienne quand il pourra nous l'expliquer.
Source : Intox2007