La "directive de la honte" bientôt examinée par l'UE

Publié le

Cinq personnalités françaises se sont jointes aux douze associations européennes de défense des droits des étrangers pour dénoncer le projet de directive européenne sur l'expulsion des clandestins en séjour irrégulier.


Le projet de loi européen sur le renvoi des sans-papiers continue de créer la polémique. Cinq personnalités se sont fait entendre ce vendredi pour dénoncer le texte. Des revendications appuient les protestations de douze associations européennes.


Les syndicalistes Gérard Aschieri (FSU) et Francine Blanche (CGT), le cinéaste Laurent Cantet, le chercheur Marc Peschanski et l'ancienne ministre de la Culture du Mali, Aminata Traoré, demandent au parlement européen, dans une tribune publiée dans le Monde, de ne pas adopter un projet qui « reflète en partie la brutalité du sort réservé aux sans-papiers ».


Le texte proposé aux parlementaires, appelé « Pacte pour l'immigration », indique que les autorités pourront décider de la détention des clandestins pour une période maximale de six mois. Ils pourront la prolonger jusqu'à 18 mois, notamment en cas de risque de fuite ou de retards pour obtenir des pays tiers les documents nécessaires. En cas de résistance, les étrangers en situation irrégulière seront bannis du territoire de l'UE pendant cinq ans. Une mesure jugée « excessive » par les associations de défense des sans-papiers, qui ont lancé hier jeudi la campagne « Non à la directive de la honte ».


Ces associations appellent solennellement les députés européens « à ne pas entériner cette grave et dangereuse dérive, et les citoyens européens à se mobiliser contre l'enfermement généralisé des migrants lors d'une journée d'action européenne samedi 14 juin ».


Les règles approuvées par les ministres concernent quelque 12 millions de ressortissants étrangers résidant dans l'illégalité sur le territoire de l'Union européenne. Nombre d'entre eux sont entrés avec un visa de tourisme et ont décidé de ne plus repartir. L'objectif de ces nouvelles dispositions "coercitives" est d'inciter les sans-papiers à rentrer volontairement chez eux et de dissuader de nouvelles arrivées, selon ministre slovène de l'Intérieur, Dragutin Mate, président en exercice du conseil des ministres de l'UE jusqu'à la fin du mois.


Source :
Libération

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article