Le droit opposable

Publié le par Dominique Millécamps

Florilège du discours de François Hollande, au meeting de Villepinte le 11 février 2007.

"La droite a trouvé ces derniers jours une formule pour satisfaire à des pressions fortes, répondre à des urgences. J’avoue que nous n’y avions pas songé. Il suffirait maintenant d’inscrire dans une loi l’existence d’un droit opposable, et c’en serait terminé des problèmes des mal-logés, des mal-soignés, des mal-éduqués. Il y a donc un droit qui doit être inscrit là bientôt pour le logement. Tant mieux si ça peut permettre des politiques différentes, mais quelle est l’inspiration ? Elle nous vient là encore de Nicolas Sarkozy.

Le droit opposable au logement, cela consiste, pour une personne sans domicile fixe, par exemple à Neuilly, qui cherche un toit, un logement, il n’en trouve pas : application du droit opposable au logement. Il va donc voir son avocat, très simple, son avocat l’oriente vers une commission qui elle-même saisit un tribunal, et au bout de cinq ans, ce sans domicile fixe peut avoir un logement social à Gennevilliers. Voilà pour le droit opposable au logement.

Mais nous n’avions pas tout vu, chers amis, il y a maintenant le droit opposable pour l’accueil en crèche, c’est ce que propose Nicolas Sarkozy. Vous êtes parents, vous avez un enfant en bas âge, vous vous adressez à votre commune : « il n’y a pas de places en crèche ». Qu’à cela ne tienne : droit opposable à la crèche. Vous allez voir votre avocat qui saisit une commission, qui elle-même en appelle au tribunal, et au bout de cinq ans, quand votre enfant est à l’école, vous pouvez le remettre à la crèche.

Mais nous n’avions pas tout vu. Il nous est proposé un droit opposable à l’accueil dans une maison de retraite. Mais pourquoi riez-vous ? C’est très simple. Vous êtes une personne âgée dépendante, vous demandez un accueil dans une maison spécialisée : « il n’y a pas de place » : droit opposable. Vous allez voir votre avocat, celui que vous aviez déjà saisi lorsque vous étiez en crèche, il vous renvoie devant la commission, qui elle-même en appelle au tribunal, et au bout de cinq ans, le bon Dieu, si vous y croyez, vous accueille avec une place dans le royaume des cieux."

Publié dans Les autres candidats

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