Ségolène et le co-développement
I) La situation
La mondialisation à l’œuvre aujourd’hui est un fait inéluctable. Il s’agit de la réguler, de la maîtriser, de la réorienter en fonction d’objectifs sociaux, économiques, environnementaux, publics correspondant à nos valeurs et à nos principes.
Le cours libéral actuel de la mondialisation développe des effets négatifs, à l’échelle des continents et ne permet pas de répartir comme il le faudrait les richesses créées.
Les inégalités s’accroissent entre pays et au sein de chaque société, au point que des centaines de millions de femmes, d’hommes et d’enfants vivent sous le seuil absolu de pauvreté.
La faim, la soif, les pandémies continuent de sévir. Elles engendrent leur lot de conflits et de violences aveugles.
Les conflits armés, régionaux s’amplifient.
Le problème de l’eau et de l’inégalité d’accès à l’eau potable, connaît une nouvelle acuité.
Les sources d’énergie se raréfient progressivement faute de maîtrise collective.
L’environnement de la planète est menacé, tandis que le dérèglement climatique n’est plus qu’une question de génération, si rien n’est fait rapidement pour inverser la tendance. La mondialisation libérale est la fois injuste et myope. En Europe même, les délocalisations industrielles impliquent des drames sociaux et nourrissent l’inquiétude.
C’est la raison pour laquelle la France doit s’impliquer pleinement dans la relance de la construction d’une Europe sociale, d’une Europe puissance.
II) Les propositions de Ségolène Royal
La France n’est elle-même que si elle parle au monde le langage de sa devise républicaine, que si elle pose les actes d’une vraie solidarité internationale.
Plusieurs propositions en découlent :
- d’abord réformer l’Organisation Mondiale du Commerce, le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale dans le sens de la démocratie et de la transparence. Les normes sociales et environnementales doivent être affichées comme des critères à part entière ;
- ensuite, instaurer une taxe sur les flux financiers, taxe de type « tobin », de manière à maîtriser et à réorienter les mouvements de capitaux vers des objectifs d’intérêt public. En corollaire, il conviendra aussi de s’attaquer à tous les outils de blanchiment d’argent sale, et donc aux paradis fiscaux ;
- par ailleurs, conduire une vraie politique de co-développement en particulier avec les pays du Sud. C’est une nécessité politique et démocratique. C’est un impératif pour la paix, une exigence sociale et morale.
Cette politique signifie aussi l’amorce franche d’une coopération euro méditerranéenne afin d’articuler et de développer les complémentarités évidentes entre les deux rives de la Méditerranée.
Elle suppose enfin un effort sans réserve en faveur des pays du Sud afin qu’ils se dotent de politiques de santé efficaces capables de juguler les pandémies dévastatrices, comme le Sida, la malaria ou le risque de grippe aviaire. Un accès plus aisé aux médicaments génériques et l’instauration d’un fonds public mondial destiné à l’ouverture d’un droit de solidarité sanitaire, sont prioritaires.
Le co-développement, un devoir et une nécessité !