Ségolène Royal interviewée dans lExpress
La candidate socialiste estime qu’il faut changer la pratique de la fonction présidentielle : « Je pense, par exemple, que la commission de la Défense de l'Assemblée nationale doit être informée des décisions concernant l'engagement des forces militaires sur des théâtres extérieurs. Je pense que le Parlement devrait être beaucoup plus associé qu'il ne l'est à la définition de la politique étrangère du pays. Le président ne devrait plus être non plus, depuis longtemps, à la tête du Conseil supérieur de
« Je souhaite une diminution du train de vie de l'Etat en général. La sobriété n'empêche pas la grandeur dans l'exercice du pouvoir et de l'autorité. Alors, en ce qui concerne l'Elysée en particulier, je demanderai à une commission parlementaire de faire des propositions sur la baisse de ses dépenses de fonctionnement. Et ce sera la même chose dans les ministères. Il faut tout faire pour réduire le côté monarchique de l'exercice du pouvoir en France. Et je le ferai, toute Royal que je suis ! »
Elle évoque ses relations avec le
« Les 35 heures n'ont pas été une erreur, ne tombons pas non plus dans l'exagération symétrique ! Reconnaître qu'il faut les évaluer davantage et qu'elles ont créé dans certains secteurs plus de problèmes que de solutions, c'est se donner la capacité d'agir. Il faut savoir être cohérent et pragmatique. Fidèle à des principes et ouvert à la discussion, voire au compromis, quand il s'agit de leur application. Mais nous sommes dans un système, politique et médiatique, où il suffit de reconnaître une erreur pour que l'on cherche à tout détruire. »
Pour Ségolène Royal, cette politique d’évaluation doit être impulsée par le chef d’Etat : « Le chef de l'Etat donnera des instructions. Il dira à son gouvernement: il y a le pacte présidentiel, veillez à sa mise en application. Ensuite, il faudra qu'on lui rende compte. C'est à cela, d'abord, que doit servir le Conseil des ministres: que s'est-il passé au cours de la semaine écoulée? Actuellement, tous les mercredis, on engrange des réformes nouvelles sans jamais évaluer quoi que ce soit. Soyons concrets: les ministres me rendront compte de ce qu'ils ont fait pendant les sept jours précédents et de la manière dont ils évaluent l'application des réformes déjà adoptées; puis nous préparerons les réformes à suivre. C'est une question de crédibilité de
Concernant le calendrier de réforme des institutions, « Il faut aller au plus simple et au plus rapide. Je mettrai en place, sous l'autorité du Premier ministre, un conseil consultatif constituant, avec des parlementaires, des représentants du Conseil économique et social, des élus locaux, des constitutionnalistes, ainsi qu'un jury de citoyens tirés au sort. La charte de laïcité que j'appelle de mes vœux sera, pour sa part, adossée à la Constitution. »