Affaire Jean Sarkozy : Michèle Delaunay décoche une flèche dans l'hémicycle
POLEMIQUE - Michèle Delaunay, la députée de Gironde qui avait déjà réagi très promptement en fin de semaine dernière, à la possibilité de la nomination de Jean Sarkozy à la tête de l’Epad (établissement d’aménagement de la défense), importe aujourd’hui l’affaire dans l’hémicycle. Par le biais d’une question à Martin Hirsch, haut commissaire aux solidarités actives et à la jeunesse, elle remue un peu plus le couteau dans la plaie de la majorité. « Quelle confiance peuvent avoir aujourd’hui les jeunes français en vos paroles et en votre plan ? » attaque la députée avant d’enfoncer le clou : « Au moment où vous nous présentez votre plan pour la promotion des jeunes, nous apprenons la nomination de M. Jean Sarkozy à la tête de l’Etablissement d’aménagement du plus gros quartier d’affaires européen, la Défense. »
Dans sa question, Michèle Delaunay se fait un devoir de rappeler que 25 % des jeunes et notamment des diplômés sont au chômage et interroge Martin Hirsch sur les répercussions que l’ascension éclair de Jean Sarkozy va avoir auprès de cette population. « Quel signe leur donne-t-on aujourd’hui ? Où est la promotion du travail de l’effort ? Où est le mérite ? Où est l’exemple, cette exemplarité républicaine que nous devons d’abord exiger au plus haut niveau de l’Etat ? » demande-t-elle. Avant de conclure : « Comment ne pas voir, ne pas comprendre qu’il s’agit de l’appropriation d’un département, et par une famille et par un clan. Et vous Ministres intègres, Conseillers vertueux, que dîtes-vous, que faîtes-vous ? » La députée va encore plus loin sur son blog. Dans un billet intitulé « De Jean Sarkozy et du cheval Incinatus », elle compare la situation actuelle à la décadence de l’empire romain en s’autorisant une saillie particulièrement mordante : « Pas d’excès d’inquiétude : si Caligula fit Consul son cheval Incinatus, le Président n’a, à ce jour aucun animal connu des médias. » C’est Benoist Apparu, le secrétaire d’Etat chargé du logement et de l’urbanisme qui a répondu à Michèle Delaunay au nom de Martin Hirsch en expliquant que « la seule légitimité qui vaille c’est celle de l’élection », que « Jean sarkozy a une double légitimité » et que l’Epad n’est pas dirigé par une seule personne mais par un conseil d’administration.
S.L.
Source : Libération.