Ségolène dénonce le "ratage généralisé" des réformes de la droite
Ségolène Royal a dénoncé le « ratage généralisé » des réformes lancées par la droite, s'attaquant tout particulièrement au nouvel assouplissement des 35 heures.
Sur le temps de travail, le gouvernement est coupable de « trahison de la parole syndicale » pour des raisons idéologiques et sur l'école, Nicolas Sarkozy multiplie les « annonces intempestives », a jugé l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle lors d'un briefing à son QG parisien.
« Ce à quoi on est en train d'assister aujourd'hui, c'est un ratage généralisé des réformes qui sont en cours. Il y a une accumulation des initiatives (...) comme si finalement ce qu'on cherchait c'est: plus on ouvre de fronts, plus on ouvre de conflits, plus on avance dans la déréglementation du pays », a estimé la présidente de Poitou-Charentes.
Pour Ségolène Royal, l'avant-projet de loi sur la démocratie sociale qui va plus loin sur les 35 heures que la « position commune » signée entre des syndicats et le patronat début avril est un « coup porté » au dialogue social en France.
« Les responsables syndicaux ont pris leurs risques, ce n'est pas évident de faire le premier pas » mais ils ont été « piétinés » par le ministre du Travail Xavier Bertrand, a-t-elle estimé.
Cela décourage d'adhérer à un syndicat et rend compliquée toute réforme à venir avec les syndicats « dans un pays où on sait que ce n'est pas facile de faire des compromis sociaux », a-t-elle assuré.
Sur le fond, « la question arithmétique des 35 heures est une question idéologique », a jugé la dirigeante socialiste. On ne doit jamais « isoler » les questions sur la durée du temps de travail de la « nature du dialogue social dans les entreprises ».
Elle n'a pas répondu précisément à une question sur sa position personnelle sur la réduction du temps de travail - l'une des réformes emblématiques de la « gauche plurielle » à la fin des années 90.
Pendant la campagne présidentielle, Ségolène Royal avait ouvertement critiqué les conséquences négatives des 35 heures pour une partie des salariés.
Deux jours après le discours de Nicolas Sarkozy sur la réforme du lycée, l'ancienne ministre de l'Éducation scolaire a estimé que le chef de l'État était resté « très flou » - « un lycée plus souple, qu'est-ce que ça veut dire ? » - et, plus globalement, n'avait pas « donné de sens aux réformes éducatives ».
Laure Bretton
Source : Nouvelobs