Ségolène Royal galvanise les troupes de son association Désirs d'avenir

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PARIS (AFP) — Ségolène Royal a galvanisé samedi les troupes de son association Désirs d'avenir, les exhortant à se « faire respecter » au sein du PS, fustigeant les « oiseaux de proie » de l'économie française et exaltant les valeurs de fraternité, en présence d'un Régis Debray conquis.


Dans un théâtre Dejazet plein, quelque 800 « fans » ont accueilli avec enthousiasme l'ex-candidate à la présidentielle, vedette de l'assemblée générale de l'association, relancée à cette occasion.


Applaudissements, salle debout scandant « Ségolène présidente », la présidente de Poitou-Charentes, long pull-tunique blanc, a souri du « grand nombre » de ses « chers amis » qui ont ri, songeant au récent flop de Martine Aubry, patronne du PS au Zénith sur les libertés. Sur scène, l'entouraient une vingtaine d'adhérents et ses fidèles lieutenants Jean-Louis Bianco et Dominique Bertinotti.


Tête de pont de l'ambition présidentielle de Mme Royal pour 2012, D.A. revendique quelque 9.000 adhérents. Mais vis-à-vis du PS, « pas de compétition entre nous ! c'est la même maison », a recommandé son président l'avocat Jean-Pierre Mignard.


Et la présidente de Poitou-Charentes d'exhorter : « Soyez ouverts, soyez exemplaires, faites vous respecter vous et vos idées sans état d'âme mais sans vous perdre dans les jeux d'appareil stériles ».


Pour elle, D.A n'est « pas un courant, encore moins un sous-courant », mais « un mouvement ouvert », « espace de réflexion et d'éducation populaire », « catalyseur d'idées », « vecteur de la démocratie qui s'enracine dans l'histoire de la gauche, sans tabou ».


D.A. tiendra sa première « université populaire » sur la « fraternité », le 29 avril. Est prévu également un « Forum social » de la fraternité à Montpellier fin septembre.


Rappelant le « contexte social extrêmement tendu », Mme Royal a fustigé bonus et parachutes dorés de ces « délinquants très riches, ces oiseaux de proi »" pouvant " »ompter sur la mollesse d'un pouvoir complice qui se la joue ferme dans ses discours mais tellement sans courage dans les actes ».


Pour elle, « tout un pays (est) tendu vers une soif de justice sociale, révulsé par des comportements prédateurs, une sorte de délinquance des plus riches », alors que la « fraternité devrait être un principe de tout gouvernement ».


Hommage également au leader guadeloupéen du LKP, Elie Domota : « sans lui, ce mouvement social aurait pu basculer dans le sang ».


Et parce qu'elle a entendu que « le people et le glamour, ça ne suffit pas et --que malgré les apparences, c'est également ma conviction-- nous avons invité Régis pour réfléchir », a-t-elle malicieusement glissé.


Le philosophe Régis Debray, auteur d'un récent essai « Fraternité ! », a salué celle qui « a su donner une nouvelle jeunesse à un mot oublié, un mot refoulé », « presque incongru ». « Tu l'as remis à la mode », « redonné de la chair et du sang », a-t-il lancé, en allusion à sa fête controversée de la fraternité au Zénith en septembre 2008.


L'ancien conseiller de François Mitterrand s'est taillé un beau succès, jugeant que fraternité « ne fait pas partie du vocabulaire du chef de l'Etat », car « il n'appartient pas à la mode libérale anglo-saxonne » ou lançant « Tout est fait pour l'egosystème ou le tout à l'ego ».


« Le refus, donc le combat, le projet, donc le programme, l'organisation, donc la discipline, le réseau, l'agir ensemble. Cette chaîne-là, elle a de l'avenir. Vous avez pris de l'avance et vous avez bien fait ! », a-t-il conclu, ovationné.


Source :
AFP par google

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